L'école, espace de toutes les découvertes et des plus belles promesses d'apprentissage. L'enfant y entre à l'âge où tous les bons réflexes peuvent s'acquérir. Toutes les bonnes attitudes se découvrir. L'âge où son esprit est ouvert et ne demande qu'à être modelé de la plus enrichissante façon. Apprendre en s'amusant ! S'instruire en attisant les curiosités. Le moment idéal d'insuffler à l'enfant une culture livresque. L'amour de la lecture. Un concept bien réel dans plusieurs systèmes pédagogiques étrangers qui se donnent comme seule priorité pendant les premières années de scolarisation de l'enfant de lui apprendre plusieurs langues pour lui faire aimer la lecture avant toute autre matière. Dans les modèles éducatifs apparus il y a quelques décennies dans des pays européens, la géographie, l'histoire, les sciences naturelles ou islamiques qui sont enseignées chez nous dès les premières années de scolarisation, n'entrent dans les programmes que très tard car ces matières ne peuvent être assimilées qu'à partir de l'âge de 12 ans, selon les défenseurs de cette méthode d'enseignement… Avant cet âge, donner le goût à la lecture et l'apprentissage de plusieurs langues est la seule priorité. Un modèle qui a fait ses preuves et qui a même été adopté dans des écoles algériennes privées, avant que Benbouzid n'impose en 2006 aux écoles privées le même programme pédagogique que celui des écoles publiques. A l'école verte située à Bouzaréah mais qui est à présent fermée, les enfants apprenaient en s'amusant et leurs seules matières durant les premières années de scolarisation étaient la lecture, l'apprentissage des trois langues (français, arabe et anglais) par le biais de contes et de poésie, en plus du calcul. L'objectif premier dans cet enseignement était de donner envie de lire et de garantir aux élèves une bonne maîtrise de la langue. Ce n'est malheureusement pas ce qui se fait dans l'école publique où, dès leur scolarisation, les enfants ont un programme chargé sans initiative pour susciter en eux l'envie de lire. Des contes à découvrir, des histoires à s'approprier… pour permettre l'éveil réel. A cela s'ajoute le problème linguistique que connaît l'Algérie ballottée entre une langue arabe trop académique pour être accessible et le français chargé de connotation politique, ce qui n'est pas fait pour arranger les choses… Ainsi, l'école algérienne a échoué et continue d'échouer magistralement dans sa mission d'inoculer le savoir à ses écoliers en leur apprenant les bonnes attitudes qui le permettent et qui passent toutes par la lecture. Et c'est en grande partie pour cette raison que les jeunes se détournent complètement de la lecture… F. B.