Les palmiers blessés, un long métrage du réalisateur tunisien Abdellatif Ben Ammar, a été présenté, hier soir, en avant-première, à la salle El-Mougar. Le film, une coproduction algéro-tunisienne de 1h 40mn, raconte l'histoire d'une jeune fille tunisienne, Chama, qui plonge dans la guerre, lors des affrontements qui ont opposé les Tunisiens et l'armée coloniale à Bizerte en 1961, à travers le manuscrit autobiographique d'un écrivain sombre et mystérieux, qu'elle a dactylographié. Les événements du film se déroulent en hiver 1991, avec une Chama pleine d'admiration et de respect pour l'écrivain El-Hachemi Abbès. De l'admiration pour le héros qui a participé à la guerre et qui en est sorti victorieux, à l'auteur et le poète qui la faisait rêver, du mépris pour le menteur qui falsifie l'Histoire, le lâche qui a fui au tout premier coup de feu, le traître qui a laissé son père (père de Chama) mourir sans rien faire pour le sauver. «L'Histoire n'est pas écrite par les victorieux, parce que ces victorieux ne disent pas toute la vérité», disait Chama à la fin du film. La présence algérienne dans le film est incarnée par Rym Takoucht et Hassen Kechach, un couple d'Algériens qui a fui Alger au cours de la décennie noire pour vivre à Bizerte. Ils soutiennent leur amie Chama et l'aident à dévoiler la vérité sur les conditions de l'assassinat de son père et surtout pour démasquer le faux héros.