Décision n Afin de mettre fin à la situation d'abandon dans laquelle se trouvent plusieurs exploitations agricoles et éviter le détournement de ces terres à d'autres fins, un projet de loi sera adopté en vue de leur réorganisation. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a souligné lors de la réunion trimestrielle des cadres de son secteur tenue au début du mois d'avril, la nécessité de la réorganisation des Exploitations agricoles collectives (EAC) et individuelles (EAI) et ce, à travers un projet de loi. Cette rencontre a été l'occasion pour le ministre de répondre à ceux qui sont contre ce nouveau projet. Il précisera que l'objectif de la politique de son département n'est pas de nationaliser les exploitations agricoles individuelles et collectives ou de les céder aux étrangers, comme le prétendent les détracteurs de ce projet. Ce dernier a plutôt pour objectif l'implantation d'une organisation innovante en vue de régler tous les problèmes rencontrés dans les nombreuses exploitations agricoles à travers le pays. «J'ai lu dans la presse que des gens parlent de nationalisation ou/de partenariat avec les étrangers. La surenchère ne sert à rien. Nous refusons la situation de statu quo. Nous voulons mettre fin au collectivisme imposé. Le seul but de ceux qui s'opposent à cet avant-projet de loi est de maintenir cet état de statu quo. N'accordez pas d'attention à ce genre de déclarations», a lancé M. Benaïssa à l'adresse des cadres de son ministère. Selon lui, cet avant-projet revêt une grande importance dans la mesure où il apportera des nouveautés sur le plan de l'organisation et de la gestion des exploitations agricoles, puisqu'il permettra de remplacer le droit de jouissance reconnu aux membres des EAC et des EAI par le droit à la concession limitée dans le temps. Comme il leur permettra d'avoir un acte d'exploitation pour une concession renouvelable tous les 40 ans. Car l'absence de cet acte justificatif comme c'était le cas pour de nombreux exploitants dans le passé, a influé négativement sur la gestion de ces exploitations agricoles et les a soustraites à un réel développement. Cependant, le premier responsable du secteur de l'agriculture a tenu à souligner que seules les exploitations créées en 1987 sont concernées par cet avant-projet de loi. Il est à noter que la superficie de ces exploitations est estimée à 2,5 millions d'hectares. D'une superficie jugée pas très importante par rapport à la totalité des terres agricoles que compte le pays, de l'ordre de 47 millions d'hectares, soit moins de 6%, ces terres méritent, aux yeux du ministre, d'être revalorisées. Grâce à cet acte de concession renouvelable, les exploitants pourront bénéficier de crédits bancaires et signer des conventions de partenariat avec des investisseurs nationaux dans leurs domaines d'activité respectifs. En outre une autre mesure annoncée dans le cadre de ce nouveau projet de loi concerne la création de l'Office national du foncier agricole. L'objectif visé est de créer une certaine transparence pour les pouvoirs publics.