Cuba demande encore une fois à tous les gouvernements attachés à la défense du droit international et de la justice de voter à l'Assemblée générale, le 26 du mois en cours, le projet de résolution qui exige la levée du blocus d'une manière unilatérale. Un blocus moralement insoutenable. Cette demande intervient une semaine avant la participation de ce pays, pour la 19e fois consécutive, à l'Assemblée générale des Nations unies, pour présenter le projet de résolution intitulé «Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis d'Amérique». Elle a été reformulée hier par l'ambassadeur cubain à Alger, Son Excellence Eumelo Caballero Rodriguez, lors d'une conférence de presse organisée à l'ambassade. Le représentant de Cuba en Algérie ne comprend pas pourquoi la même politique de blocus économique, commercial et financier contre Cuba se poursuit avec la nouvelle administration américaine de Barack Obama, qui n'a pas encore réagi face à ce blocus. Il lance, toutefois, un message à Obama, l'invitant à concrétiser les slogans de sa campagne électorale, dont un changement dans la politique internationale : «On veut voir ce slogan se concrétiser dans notre cas» a-t-il souligné, et d'ajouter : «Il y a aujourd'hui une conjoncture idéale et je pense que Obama pourra en profiter pour justifier un changement vis-à-vis de Cuba. Il doit profiter du rejet de la communauté internationale du blocus contre Cuba. En plus, l'opinion publique américaine est majoritaire pour la levée du blocus, selon le dernier sondage d'opinion réalisé par CNN, où plus de 60% de la population américaine est en faveur de cette levée de blocus», enchaîne-t-il, dénonçant ce blocus qui est contraire aux principes de la charte des Nations unies, viole le droit international et constitue le principal obstacle au développement économique et social de Cuba. Ne citant que l'exemple de la guerre bactériologique, l'ambassadeur se rappelle les 118 enfants décédés et l'atteinte de certains Cubains par de graves pathologies, dont le cancer et l'asthme. Mais il se dit fier des femmes cubaines, en particulier les mères qui arrivent à gérer, dans des conditions des plus difficiles, l'alimentation de leurs enfants. «Aujourd'hui, nous sommes plus forts que jamais. On a résisté malgré tout. Certains amis croyaient que Cuba allait succomber. Il y a un très fort sentiment d'unité nationale et de fierté à Cuba. Nous n'avons pas d'antiaméricains. Cuba est un pays anti-impérialiste.»