La filmathèque Mohamed Zinet à Ryadh el-Feth accueillait, hier soir, mercredi, la projection du court métrage Garagouz de Abdenour Zahzah. Cet ancien directeur de la cinémathèque de Blida a souvent fait parler de lui par le biais de films documentaires tels que Mémoire d'asile en 2002 ou ‘Longue marche vers le Nepad' produit pour le Festival panafricain. Il revient cette année, grâce à l'appui de Laith Média, avec Garagouz. Comme son titre l'indique c'est l'histoire d'un marionnettiste Mokhtar joué par Mahmed Irki, qui essaye, tant bien que mal, de vivre de son art et de transmettre son métier à son fils Nabil (Farouk Irki). A bord de leur vieille camionnette, le père et son fils font des kilomètres sur les routes de la campagne algérienne à la recherche d'une école qui voudrait bien encore les accueillir. Sur ce trajet qui mène à une école retirée, l'artiste fait quelques rencontres, la première symbole de précarité, la seconde montre l'insécurité et le diktat des forces de l'ordre, et la troisième est une rencontre avec le fanatisme religieux et l'obscurantisme qui voit tous les maux et démons du monde dans cette marionnette. A chaque rencontre, les narrateurs perdent des figurines : allusion à une perte de création et d'inspiration dans une Algérie elle-même un peu perdue. Sauf que l'esprit artistique ne connaît pas de limite et le sourire d'un enfant vaut tous les sacrifices, et Mokhtar et son fils finissent par donner leur spectacle. Ils mettent en scène l'un des rêves du fils pour illuminer quelques dizaines de visages à l'école qui les attendait. Une œuvre très simple et limpide que celle de Abdenour Zahzah, un court métrage projeté devant un public d'initiés et encore une fois pourquoi pas le grand public ?