Les directeurs de l'emploi sont tenus de relever toutes les anomalies liées au financement des projets gérés par l'Ansej et la Cnac, et ce, en dressant un rapport au niveau local, et s'il le faut, l'adresser au gouvernement. Dans un message aux cadres du secteur lors d'un regroupement régional, hier, le ministre du Travail s'est montré intransigeant : «Je ne veux pas de rapports de complaisance, il faut appeler les choses par leur nom.» Il expliquera que «cet épineux problème de financement des projets se pose avec acuité uniquement dans certaines banques», faisant allusion à certaines agences relevant de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR). «Certaines banques refusent d'octroyer le montant exact du crédit exigé par les nouveaux promoteurs», a déploré le ministre. Faisant l'impasse sur le taux de refus des dossiers initiés dans le cadre des deux dispositifs Ansej et Cnac, le ministre estime qu'«il est anormal qu'il y ait ces problèmes après tant de facilitations, à savoir le délai fixé ne dépassant pas les 2 mois d'études au niveau de la banque et avec la garantie de l'Etat ainsi que la garantie financière du FGAR !» Tayeb Louh a donné également de nouvelles instructions aux directeurs de l'emploi, en essayant de les responsabiliser davantage quant au suivi et à l'accompagnement des projets réalisés dans ce cadre. «Je veux instaurer une nouvelle philosophie permettant de générer de l'emploi qui repose sur certains secteurs économiques. Toutes ces décisions interviennent dans le cadre de la nouvelle stratégie globale de la lutte contre le chômage et de la promotion de l'emploi». Dans son intervention, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a souligné le caractère prioritaire de la problématique de l'emploi, tant au plan de la création de nouveaux emplois que de celui de l'encouragement des jeunes universitaires à aller vers l'investissement productif en créant leurs propres microentreprises. L'objectif assigné par le secteur pour le quinquennat 2010-2014 est la création de 40 000 projets par an devant générer annuellement 100 000 emplois durables, a-t-il rappelé. Faisant le point sur l'impact des réformes relatives à l'Ansej et à la Cnac adoptées en 2008 dans le cadre d'un conseil interministériel (CIM), le ministre a estimé que «ces réformes sont significatives». La preuve, dira-t-il, est qu'il a été enregistré 13 189 projets financés ayant généré 37 354 emplois durables en 2008 et 28 883 projets financés en 2009 ayant généré 75 572 emplois. Ce qui l'amène à déduire qu'il y a une augmentation de 100% en matière de création d'emplois et de 118% en matière de financement des projets par rapport à 2009. «Nous avons réussi quoiqu'il reste certaines insuffisances qui entravent le processus de la promotion de l'emploi en Algérie», a conclu le ministre. Il est important de savoir que cette réunion s'inscrit dans le cadre de l'évaluation périodique de la mise en œuvre du plan d'action de promotion de l'emploi et de la lutte contre le chômage.