Les responsables locaux du secteur de l'emploi doivent élaborer des rapports détaillés au sujet du rejet des banques de dossiers de projets déposés par les jeunes au niveau de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et de la Caisse nationale d'allocation chômage (Cnac). Lors du regroupement des cadres de l'emploi de 12 wilayas du Centre, organisé hier au siège du ministère du Travail et de l'Emploi, Tayeb Louh, ministre du secteur, s'est plaint du laxisme de certains responsables locaux des agences de la Cnac et de l'Ansej qui ne font pas de rapports à propos des lenteurs et des blocages rencontrés par les jeunes promoteurs au niveau des banques. Ces rapports permettront de présenter des preuves au gouvernement qui prendra les mesures nécessaires contre les banques qui refusent de financer les projets des jeunes, a-t-il expliqué. Le ministre a prévenu que les entraves bancaires sur lesquels bute la création des projets signifie le blocage de la bonne exécution du programme présidentiel pour la période 2010-2014 qui porte sur la création d'une moyenne annuelle de 40 000 micro et petites entreprises à travers les dispositifs Ansej et Cnac. Les banques ne peuvent plus se cacher derrière les motifs des règles prudentielles car cette question a été réglée à travers la création du fonds de garantie doté de 40 milliards DA. Malgré les instructions émises lors d'un conseil interministériel, tenu en 2008, et auquel ont assisté les banques, certaines agences bancaires continuent d'accuser des lenteurs pour étudier les dossiers. Pourtant, «les réformes ont été codifiées dans des textes réglementaires», a-t-il souligné, citant, à titre indicatif, un arrêté ministériel qui a fixé le délai de traitement des dossiers à deux mois. La Badr refuse de financer les projets des jeunes A présent, les blocages sont enregistrés principalement au niveau de certaines banques comme la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) et certaines agences bancaires de quelques wilayas. Sans avancer de taux précis, le ministre s'est contenté de dire que «le taux de refus de dossiers est faible». Même au sujet des crédits non remboursés, il est resté évasif en indiquant que le taux est faible comparativement aux crédits remboursés. Au niveau des agences de l'Ansej et de la Cnac, les difficultés rencontrées par les jeunes ont trait au montant de l'investissement. «Lorsque le projet nécessite un investissement de 5 millions DA, il faut donner son accord sur le plan de ce montant et non le réviser à la baisse», a-t-il ordonné, menaçant de sanctionner les responsables qui ne respectent pas cette instruction. Le seuil maximum pour les projets d'investissement est de 10 millions DA. Le nombre d'entreprises créées en 2008, dans le cadre des deux dispositifs, est de 13 189, permettant la création de 37 354 emplois durables. Pour 2009, une nette évolution a été enregistrée avec la concrétisation de 28 836 projets qui ont généré plus de 75 500 emplois, soit une progression dépassant les 100%. Pour le 1er semestre 2010, 17 180 projets ont été concrétisés, générant 42 343 emplois. Dans ce sens, Tayeb Louh a exhorté les responsables du secteur de veiller à la bonne exécution du plan de développement de l'emploi et de la lutte contre le chômage qui porte sur la création de 3 millions d'emplois dont 1,5 million via les dispositifs Ansej et Cnac.