Résumé de la 5e partie n L'ogre – réalisant qu'il a égorgé ses filles – chausse ses bottes de sept lieues et part à la recherche du petit Poucet et ses frères... Il se mit en campagne, et après avoir couru bien loin de tous côtés il entra enfin dans le chemin où marchaient les pauvres enfants qui n'étaient plus qu'à cent pas du logis de leur père. Ils virent l'ogre qui allait de montagne en montagne et qui traversait des rivières aussi aisément qu'il aurait fait pour le moindre ruisseau. Le petit Poucet, qui vit un rocher creux proche du lieu où ils étaient, y fit cacher ses six frères et s'y fourra aussi, regardant toujours ce que l'ogre deviendrait. L'ogre, qui se trouvait fort las du long chemin qu'il avait fait inutilement (car les bottes de sept lieues fatiguent fort leur homme), voulut se reposer, et par hasard il alla s'asseoir sur la roche où les petits garçons s'étaient cachés. Comme il n'en pouvait plus de fatigue, il s'endormit après s'être reposé quelque temps et vint à ronfler si effroyablement que les pauvres enfants en eurent très peur, comme quand il tenait son grand couteau pour leur couper la gorge. Le petit Poucet, qui en eut moins peur, dit à ses frères de s'enfuir promptement à la maison, pendant que l'ogre dormait bien fort et qu'ils ne se soucient point de lui. Ils suivirent son conseil et gagnèrent vite la maison. Le petit Poucet, s'étant approché de l'ogre, lui retira doucement les bottes et les mit aussitôt. Les bottes étaient bien grandes et bien larges, mais comme elles étaient magiques elles avaient le don de s'agrandir et de se rapetisser selon la jambe de celui qui les chaussait, de sorte qu'elles se trouvèrent aussi justes à ses pieds et à ses jambes comme si elles avaient été faites pour lui. Il alla droit à la maison de l'ogre où il trouva sa femme qui pleurait auprès de ses filles égorgées. — Votre mari, lui dit le petit Poucet, est en grand danger car il a été pris par une troupe de voleurs qui ont juré de le tuer s'il ne leur donne pas tout son or et tout son argent. Au moment où ils lui tenaient le poignard sur la gorge, il m'a aperçu et m'a prié de vous venir avertir de l'état où il est, et de vous dire de me donner tout ce qu'il a de valeur sans en rien retenir parce qu'autrement ils le tueront sans miséricorde : comme la chose presse beaucoup, il a voulu que je prisse ses bottes de sept lieues que voilà pour faire diligence, et aussi afin que vous ne croyiez pas que je sois un menteur.» (à suivre...)