Répression n La dépouille mortelle du jeune martyr sahraoui Elgarhi Najem (14 ans) a été enterrée par les forces d'occupation marocaines dans la ville d'El-Ayoun sans la présence de sa famille. La mère et la sœur du martyr, ajoute la même source, ont exigé l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur ce crime qui a ciblé dimanche un enfant innocent, rejetant par là même «les allégations marocaines mensongères». Répondant à un appel de la Présidence sahraouie, trois jours de deuil ont été décrétés dans le camp Gdeim Izik à la mémoire du défunt. Par ailleurs, trois autres sahraouis blessés lors de cet assassinat ont été conduits au siège de la Gendarmerie marocaine pour interrogatoire. Il s'agit de Zoubir Elkarh, Salek Alioui et Hamidi Dafki qui se trouvent à l'hôpital militaire aux côtés de Ahmed Daoudi et Laghdaf Alaoui, selon la même source. En outre, dix autres citoyens sahraouis ont été grièvement blessés après que leurs deux véhicules se dirigeant vers le camp Gdeim Izik eurent été heurtés par un camion militaire marocain, selon des témoins oculaires. Les villes du Sahara occidental se vident des habitants autochtones sahraouis qui fuient la répression marocaine et partent dans le désert, a rapporté hier Elise Trégloze, membre de l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique (AFASPA). En effet, des familles entières, évaluées à plusieurs milliers de personnes, sont installées dans des tentes à l'extérieur des villes d'El-Ayoun, Smara et Boujdour et protestent contre l'injustice qu'ils subissent quotidiennement. Gendarmes, soldats, policiers des forces d'occupation encerclent le campement qui compte aujourd'hui environ 20 000 personnes réparties dans plus de 8 000 tentes installées dans le désert, à une quinzaine de kilomètres d'El-Ayoun, capitale occupée du Sahara occidental et ont creusé un fossé pour empêcher la libre circulation des familles qui ont décidé de cette nouvelle forme de résistance civile. «Les Sahraouis sont devenus des citoyens de troisième classe dans leur propre pays», a relevé la députée européenne et écologiste française Nicole Kiil-Nielson. Dans un appel à la communauté internationale, Elise Trégloze affirme qu'en quelques jours des milliers d'autres familles ont rejoint ce campement, insistant sur «l'urgence humanitaire» qui doit l'animer. Pour elle, la communauté internationale «assiste impuissante à une tentative de génocide menée par une force d'occupation soutenue militairement par la France». «Privés d'eau, de médicaments et de nourriture, les Sahraouis subissent une répression féroce exercée par les forces d'occupation marocaines au mépris du droit international et des conventions onusiennes», a-t-elle soutenu. La présidente de la Fondation américaine «Defense Forum Foundation», Mme Suzanne Scholte, a appelé hier la communauté internationale à réagir face à l'escalade de la violence par les autorités marocaines au Sahara occidental. «L'Organisation des Nations unies doit assumer sa responsabilité dans la protection des Sahraouis dans les territoires occupés. C'est l'ONU qui a provoqué cette tragédie en occultant le référendum promis», déplore Mme Scholte.