Animation n Jeudi, la filmathèque Mohamed-Zinet (Ryad el-feth) accueillait le cinéma Japonais, avec le film Dororo du réalisateur Akihiko Shiota. Organisé par le secrétariat à la culture de l'ambassade du Japon à Alger, ce meeting a attiré quelques dizaines de fans de la culture nippone. A l'entrée de la salle, une hôtesse distribuait des dépliants contenant les informations de base sur le Japon mais aussi des publications culturelles portant sur l'art de l'origami, le vieux Japon, ou encore sur les hauts lieux du tourisme et les symboles culturels de ce pays. Mais quelle référence serait plus représentative de la culture japonaise que les mangas ? Ces bandes dessinées connues de par le monde et qui véhiculent l'image nipponne depuis plus de trente ans. Cette forme d'expression se mange à toutes les sauces et connaît un succès insolent, sans compter tous les produits qui en découlent à savoir dessins animés, jouets, jeux vidéo, et même le cinéma se met aux mangas. Et pour preuve le film présenté jeudi est une adaptation du manga ‘Dororo' du grand Osamu Tezuka, considéré par le réalisateur comme le dieu du manga. Ce manga conte l'histoire de Hyakkimaru, jeune homme japonais dont le père a fait «offrande» de 48 parties du corps de Hyakkimaru lors de sa naissance à 48 démons avant de l'abandonner. En échange, les démons offraient au père le pouvoir de prendre le trône et de régner sur le monde. Hyakkimaru sera élevé par un médecin, un shaman qui remplacera les parties manquantes par des prothèses, dont certaines sont des armes comme ses bras qui cachent des sabres. Sourd et aveugle, Hyakkimaru développe des sens surnaturels qui lui permettent de se défendre face aux démons. À cause de l'offrande faite par son père, des démons le poursuivent sans cesse. À chaque fois qu'un des 48 démons est battu par Hyakkimaru, celui-ci récupère une des parties manquantes de son corps. Le titre, Dororo, vient du personnage secondaire, Dororo, enfant voyou qui rencontrera le chemin de Hyakkimaru et le suivra à travers le Japon. Les combats spectaculaires entre le héros et les démons vaudront à Dororo le titre de manga samourai. Quant aux effets visuels et sonores du film, ils font que cette adaptation reste fidèle à l'esprit de la bande dessinée. Sans oublier que cette histoire se passe au Moyen Age à l'époque du sabre et des grands guerriers japonais ce qui montre le vieux Japon dans toute sa splendeur. Ce film de deux heures et demie a reçu un bon accueil de la part des quelques fans présents dans la salle rassurant ainsi le réalisateur Akihiko Shiota qui confiait : «L'Algérie est un pays qui me semblait tellement lointain de par la distance mais aussi de par la grande différence entre nos deux sociétés et nos deux cultures. Ajoutez à cela un film qui dure deux heures et demie j'avais toutes les raisons d'être inquiet. Mais en fin de compte après avoir discuté avec les spectateurs je n'ai eu que de bonnes impressions.»