Poids n La présence des éditeurs africains, lors du 15e Sila se révèle importante pour le renforcement des relations entre professionnels du livre. Le mauvais temps ne dissuade pas apparemment les visiteurs, hétéroclites, du Sila à arpenter les longues allées, allant d'un pavillon à l'autre en quête de nouveautés ou à la recherche de bons feuillets. Les stands ne désemplissent pas. Le rush y est étonnant. L'une des escales qui vaut le détour est celle qui invite le public dans le sillage et la continuité du Panaf. A l'entrée du grand chapiteau abritant le 15e Sila, l'on est d'emblée attiré par l'imposant stand consacré à l'édition africaine. On peut y trouver des éditions, telles que Ruisseaux d'Afrique du Bénin, Ifrikiya du Cameroun ou encore Graines de pensées du Togo, qui, toutes, proposent un éventail varié de livres : Le cimetière des bacheliers de François Nkeme, Jour et Nuit d'Olivier Madiba, Plus sage que le roi… de Béatrice Laure Mebou, Les fables du Sahel de Jean-Pierre Maktouandi et d'autres encore. Force est de souligner que ce stand dédié à l'édition africaine porte l'enseigne de Esprit Panaf. Le but est de s'inscrire dans la continuité de la dynamique enclenchée, il y a un an, lors de l'organisation, au mois de juillet 2009, de la deuxième édition du Festival culturel panafricain. Selon la responsable du stand, Samia Zennadi Chikh, «il y a un réel intérêt pour la littérature africaine». Cela s'exprime par le souci, désormais permanent, de réconcilier l'édition algérienne avec son origine et son identité africaine, un souci perceptible autant dans l'écriture que dans la lecture. Ainsi, des éditions algériennes, à l'instar de Chihab, Barzakh ou encore Apic, se sont engagées d'ailleurs à éditer des auteurs africains de renommée continentale, à l'instar de Sami Tchak ou de Gilbert Gatoré. Quant à Sanou Mbaye, publié initialement en France aux éditions de L'Atelier, il est disponible dans cinq pays d'Afrique (Bénin, Cameroun, Côte-d'Ivoire, Mali et en Algérie à travers les éditions Barzakh) et ce, grâce à l'Alliance internationale des éditeurs indépendants. A cela s'ajoute l'initiative du ministère de la Culture : la publication, en 2009, dans le cadre du deuxième Panaf, de nombreux ouvrages. L'objectif étant de rendre disponible et à des prix abordables l'écriture africaine aux lecteurs algériens. Autant de publications sont exposées, abordant des thématiques d'un grand intérêt : des sujets puisés dans le tréfonds africain racontent le vécu et l'imaginaire de ce continent, coloré et authentiquement culturel. Cela revient à signifier que le Panaf a su donner une impulsion appropriée et bénéfique, voire une dynamique nouvelle quant à la place de la littérature africaine dans le champ éditorial algérien. C'est pour cette raison que la présence des éditeurs africains au 14e et du 15e Sila se révèle importante en vue de renforcer les relations entre professionnels du livre. Le but est de trouver les meilleures solutions et des formules appropriées à la problématique de l'inexistence d'un véritable réseau de distribution et de diffusion au niveau continental, ce qui constitue un véritable enjeu pour la promotion de la littérature africaine.