Approche n Yanis Koussim est un jeune cinéaste algérien, Après Khti, il réalise, comme une suite, le film Khouya, projeté mercredi dernier, à Alger. Dans cet entretien, il nous parle de son travail. InfoSoir : Après votre court métrage Khti, nous voici réunis pour le second volet Khouya qui se veut dénonciateur de la violence contre les femmes. Un problème de fond dans notre société et partout ailleurs, pourquoi avoir choisi ce scénario ? Yanis Koussim : en réalité je ne choisis pas vraiment mes scénarios et mes sujets, ce film je l'ai réalisé pour dénoncer un problème qui me concerne. La violence contre les femmes est un mal qui ronge ma société mais aussi toutes les sociétés du monde. C'est un peu votre façon d'embrasser cette cause ? Parfaitement, chacun peut essayer de faire bouger les choses à sa façon. Ce film est ma contribution à cette cause et ma façon de faire avancer les choses en dénonçant ce qui se passe dans beaucoup de foyers. Sans oublier que le cinéma est aussi un canal d'expression. Vous avez prévenu de la violence de certaines scènes avant la projection, pourquoi autant de violence ? L'absence de dialogue est elle volontaire ? Les scènes de violence on été tournées délibérément, le fait que ce film puisse choquer était voulu. On n'a pas trouvé de meilleure manière de faire passer le message à coup sûr. Je voulais présenter le sujet de la façon la plus réaliste et la plus crue possible. Quant au dialogue, on était d'accord avec mon producteur : il n'était pas nécessaire et il valait mieux laisser les images parler d'elles-mêmes. Considérez-vous ce court métrage comme une confirmation ? Oui, puisque c'est un film qui a vu le jour grâce à un financement 100% algérien, c'est aussi la première fois pour moi que je travaille avec un producteur, et c'est très reposant d'avoir un producteur vu que mes premiers films étaient des autoproductions. La confirmation est venue aussi avec la présentation du film à un niveau international puis le prix du Festival de Locarno. Vous avez reçu le prix du jury cinéma et jeunesse au Festival de Locarno en Suisse, qu'est-ce que ce prix a changé pour vous ? Il est vrai qu'il y a un avant et un après Locarno pour moi. Ce festival m'a permis de rencontrer des réalisateurs et des producteurs du monde entier, il a enrichi ma vision sur mon métier. Mais aussi le fait de participer et d'être primé à ce festival donne beaucoup plus de notoriété. Au niveau international les professionnels du cinéma portent déjà un autre regard plus intéressé sur mon travail, et se penchent plus sérieusement sur les propositions de coproductions. Quant au niveau national, c'est déjà une satisfaction de voir un public nombreux se déplacer pour un court métrage, et je suis certain que Locarno me facilitera mes travaux futurs. Justement pouvez-vous nous donner un aperçu de vos travaux futurs ? Je peux déjà annoncer la sortie d'un documentaire sur le football et sur la vie de mon père ancien footballeur de l'Entente de Sétif. Et je travaille sur un long métrage que j'espère voir sur écran dans un an.