C'est en l'an 460 de l'hégire (1067 de l'ère chrétienne) que le prince berbère al-Naçir a fondé Béjaïa. En fait, la ville existait depuis des siècles. L'histoire de Béjaïa remonte à la plus haute antiquité : elle a d'abord été, comme beaucoup de localités de la côte méditerranéenne, un mouillage phénicien. Après la défaite de Jugurtha, la Numidie et la Maurétanie sont annexées par les Romains et Béjaïa figure parmi les colonies créées par Auguste en 33 avant J.-C., mais quelques années plus tard, le même Auguste va céder la province de Maurétanie à Juba II, en dédommagement des Etats qu'il avait perdus et qui avaient été annexés à l'empire. Sous la domination romaine, la ville prend le nom de Saldae, ainsi que l'indique une inscription retrouvée dans les ruines : COL IUL AUG SALDANI, à lire Colonia Julia Augusta Saldantium. Ce nom ne semble pas latin mais on ignore s'il provient du berbère ou du phénicien, en revanche on sait qu'il a la forme d'un pluriel, Saldae, nom qui doit provenir, selon un auteur comme Féraud, de la configuration de la ville divisée en deux zones : les postes Moussa et Bridja, qu'une muraille réunissait. Saldanae a été une ville prospère avant de connaître, à la suite des guerres causées par les schismes religieux, la décadence.