Révision n Afin de mieux protéger les enfants abandonnés, le ministère de la Solidarité nationale prévoit la révision de la réglementation régissant la kafala. La kafala telle que conçue n'est plus en mesure de conférer une bonne protection à l'enfant bénéficiant d'un placement familial. Dans la réglementation en cours, les traitements inhumains que subissent des enfants placés ne sont pas sanctionnés par la loi. Conscient de cette réalité, le département de la solidarité nationale a procédé au lancement d'un travail de réflexion afin de parfaire ce dispositif. A cet effet, un groupe de travail composé de professionnels et d'experts étrangers a été mis en place pour traiter cette question. «Nous allons procéder à l'évaluation de tout ce qui a été fait par le passé et en même temps, nous allons nous projeter dans l'avenir, conformément à ce qui se fait à l'extérieur dans le même domaine», a affirmé Mme Fardeheb Nadia, sous-directrice de la petite enfance et de l'enfance privée de famille au ministère de la Solidarité nationale et de la Famille. Les points principaux qui font défaut dans le système actuel sont le suivi au-delà de l'acte de la kafala et le rejet dont sont l'objet certains enfants de la part de leurs familles adoptives. Or, nulle assistance sociale n'est prévue pour l'instant après le placement de l'enfant dans le foyer familial. Les services sociaux n'interviennent que dans le cas où un abus ou un mauvais traitement serait dénoncé par les voisins ou un proche de l'enfant. Au demeurant, même l'enquête menée au préalable sur le couple demandeur de kafala semble insuffisante. «Une fois que la relation est établie et que l'enfant est chez la famille, nous préférons ne pas intervenir pour le bien de l'enfant, pour ne pas fausser la relation avec la famille. On préfère le laisser s'adapter», estime, pour sa part, Mme Boudough, qui précise toutefois que tout le travail doit se faire à l'avance, soit avant d'accorder la demande de kafala. Une commission est chargée d'étudier minutieusement le dossier avant qu'une assistante sociale visite le foyer qui devra recevoir l'enfant adoptif afin de s'assurer de la disponibilité d'un minimum de moyens. Une fois ces deux étapes passées avec succès, arrive l'entretien psychologique qui concernera les deux parents. Le but de cet entretien est d'évaluer les motivations du couple, ou du demandeur célibataire, à accueillir un enfant. «L'entretien psychologique est une étape très importante. Cela nous permet de mesurer la motivation des futurs parents adoptifs. Au moindre soupçon, nous refusons un dossier pour ne porter préjudice à aucun enfant», annonce Mme Boudough. Le département de la solidarité nationale prévoit également, à travers cette réflexion lancée en 2007, de mettre un terme au rejet du makfoul aussi bien de la part des parents que de leurs héritiers. Un tel événement dans la vie de l'enfant engendre un double traumatisme.