L'amélioration des conditions de la kafala devrait passer par la révision du cadre administratif et juridique. C'est sur ce point qu'ont insisté, hier, les participants au Séminaire national autour du thème de «L'amélioration des conditions de la kafala» organisé par l'Association algérienne enfance et famille d'accueil bénévole (Aaefab) à l'Institut algérien des hautes études financières d'Alger en collaboration avec l'Unicef et le Centre de documentation sur les droits des enfants et des femmes (Ciddef). La directrice du Ciddef et maître de conférence à la faculté de droit d'Alger, Nadia Aït Zaï, indiquera à Infosoir que la kafala est en train de perdre de plus en plus ses valeurs juridiques en déclarant : «Les textes doivent être revus en faveur de la protection de l'enfant.» Elle précisera, lors de son intervention, qu'il n'y a aucune raison de refuser d'inscrire l'enfant adopté sur le livret de famille. La représentante du ministère de la Solidarité, Mme Hamza, a, pour sa part, souligné que 3 000 enfants nés hors mariage sont abandonnés chaque année en Algérie. Sur 3 900 enfants sans famille recensés en 2006, 2 016, selon elle, ont été placés chez des familles dans le cadre de la kafala et 144 autres chez des familles algériennes installées à l'étranger. La représentante de l'Unicef en Algérie, Mme Merabtine, trouvera qu'il y a beaucoup à faire pour l'intégration complète de l'enfant dans une famille. Elle évoquera aussi le problème du refus des familles d'adopter des enfants handicapés. Sur le placement des enfants chez des familles à l'étranger, Malika Bouziane, présidente de l'Association des parents d'enfants recueillis en kafala (Aperk), présentera dans son intervention le but de son association qui œuvre à faire en sorte que «nos enfants soient reconnus par les pouvoirs publics français et algérien, qu'ils aient un statut, des droits, une inscription sur le livret de famille». Et de poursuivre : «Nous voulons que l'intérêt supérieur de l'enfant, tel que défini dans la Convention internationale des droits de l'enfant ratifiée par la France et l'Algérie, soit enfin respectée quel que soit le pays où il réside et celui où il est né.»