Scène n La pièce a mis en scène des comédiens qui se sont distingués dans une interprétation plutôt simple mais originale et sincère. Présentée par la coopérative Aït Malek pour le théâtre et la vidéo, et ce, avec le soutien du ministère de la Culture et de l'Office national de la culture et de l'information, El-miziria à la mode, un texte de Sid Ali Bouchafaâ, mis en scène par Djamel Guermi, a été présenté, hier, à la salle El-Mougar. Tout commence dans un jardin public : des sans-abri, livrés à eux-mêmes, vivant au jour le jour, un quotidien dur et éprouvant, en marge de la société… C'est l'histoire d'une femme sans domicile fixe, qui vit avec son enfant et dans le dénuement total, éprouvée par le poids de la misère, et de l'autre côté, un homme qui aspire à avoir un visa pour vivre dans le monde de l'opulence avec tous ses effets de grandeur. Dans cet espace, les deux se sont rencontrés, malgré cette différence de vie que chacun mène à sa manière pour une réconciliation totale et effective. A ces deux s'ajoute un troisième, un homme différent d'eux (il n'est pas sans-abri, mais un parleur, un diseur de mots, un vendeur de rêves) qui vient donner au jeu une autre tonalité, complémentaire aux autres. Elle se présente comme une galerie de portraits et de personnages vivant différemment leur «marginalité» et donc leur destinée, chacun pose un regard personnel sur le monde, et notamment la société dans laquelle nous vivons. Le tout sur un ton comique. La pièce est tragicomique. Elle se décline, en outre, sur un ton satirique : c'est une critique de la société, le tout empreint de l'humour propre à l'algérien. Ainsi, la pièce (elle réunit Mourad Khan, Louisa Nahar et Djaâfar Mechrinene) évolue dans un style où viennent s'associer humour et dérision. Les comédiens, au tempérament sympathique se sont distingués dans une interprétation plutôt simple mais originale et sincère ; l'interprétation de chacun s'est révélée convaincante et stylée. Il est à souligner que la mise en scène à travers laquelle les comédiens ont conféré à leur personnage une étoffe scénique attachante a été rendue perceptible dans un jeu franc qui revêt un réalisme certain et crédible. Correct et flexible, le jeu se voulait alors coloré et vivant tant les personnages se sont dévoilés dans une expression démonstrative et dans un humour truculent : il a tenu le public en haleine du début à la fin. Cela a rendu le déroulement de la pièce dynamique : le mouvement était fluide et aéré. Yacine Idjer