Rappel n Avec 1% de séropositifs sur l'ensemble de sa population, l'Algérie est un pays à faible prévalence en matière de sida. Toutefois ces individus sont, chacun, considérés comme vecteurs de transmission Plus de 600 nouveaux cas de sida ont été enregistrés au cours des neuf premiers mois de l'année en cours en Algérie. Ils portent le nombre officiel depuis l'apparition de l'épidémie en Algérie en 1985 à 4 745 séropositifs et 1 118 personnes en phase de sida maladie. Comparée par les chiffres à d'autres pays, l'Algérie semble être en bonne situation. Toutefois, des acteurs du domaine estiment qu'il est impératif de considérer les porteurs du VIH comme des vecteurs pouvant engendrer la transmission de la maladie et non des entités séparées à comptabiliser. Selon le Dr Skander, président de l'association Anis, une personne contaminée par le VIH/sida «peut vivre entre 7 et 10 ans en très bonne santé apparente et peut ignorer qu'elle est malade pendant tout ce temps-là». Selon cette association, le nombre de personnes vivant avec le virus se situe entre 21 000 et 30 000. Vu la dangerosité de la maladie et l'absence d'un remède magique, la prévention s'impose comme la meilleure voie à prendre, notamment pour les femmes et les enfants, souvent privés de l'information. Partant du constat que 6 000 à 12 000 femmes seraient contaminées par le virus, l'association Anis a décidé de mener une campagne de sensibilisation à l'adresse de ces femmes. Cette campagne intitulée «Himaya» va démarrer aujourd'hui même à partir de Ghardaïa pour ensuite atterrir en l'espace d'une année dans plusieurs régions du pays. Le défi lancé par cette association est d'investir les milieux les plus conservateurs du pays de façon à sensibiliser et informer sur les modes de protection. Cette campagne sera promue par deux femmes, à savoir l'ancienne ministre de la Culture, Zahia Benarous, et la chanteuse Amel Wahbi. En outre, les imams et les guides religieux ont reçu instruction de mener des campagnes de sensibilisation au niveau des mosquées pour informer les citoyens des dangers du sida et de ses modes de transmission en plus de l'importance de venir en aide aux sidéens. D'ailleurs, le prêche de vendredi prochain sera consacré à cette question. Il est à noter que dans le cadre du plan stratégique national de lutte contre le sida (2008-2012), les pouvoirs publics ont procédé au renforcement des infrastructures de prévention et de prise en charge. Il s'agit de 72 centres de dépistage répartis à travers le territoire national et d'une dizaine de centres de référence de prise en charge des personnes atteintes par cette maladie. Il est à souligner, sur un autre volet, que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a signé un arrêté permettant à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) d'intégrer les médicaments du VIH-sida dans son stock, pour éviter des ruptures. Synthèse Mina A.