Solidarité n Un gala artistique autour du thème «Le sida parlons-en» a eu lieu, hier, à la salle El Mougar dans le cadre de la Journée internationale du sida. C'est dans une salle pleine à craquer que le tout jeune groupe «Caméléon» était annoncé sur scène par Mahrez Rabia le maître de cérémonie. Les jeunes musiciens sont impressionnants d'assurance car il est très difficile de débuter sur scène devant autant de monde, mais les jeunes déballent dans leur style très agréable qui allie ballade pop ou accord de boléro à des rythmiques typiquement algériennes. Des compositions singulières et nouvelles pour galvaniser des textes qui ne parlent que d'amour et qui appartiennent aussi aux jeunes talents. Pour leur succéder sur scène Samir el-Assimi prêtait, lui aussi, sa voix à cette noble cause. Accompagné par l'orchestre de la Radio nationale, Samir entame son tour de chant avec du chaâbi et des chansonnettes rythmées du regretté El Hachemi Guerouabi. Après le chaâbi algérien, place au marocain qui est très apprécié chez nous pour ses solos au violon et son rythme très entraînant. Ensuite, il enchaîne un répertoire kabyle, avant de laisser le micro au groupe «El Dey», qui perce depuis le ramadan. Deux ans auparavant, ce groupe se demandait si une fusion entre le gnawi qu'il adorait écouter et le flamenco qu'il jouait très bien, serait possible. Aujourd'hui, ils présentent cette fusion sur la scène du Mougar. Samy et ses copains interprètent Hamdouchia, un morceau du Diwan gnawi ou Noudjoum elil, accompagné par deux guitares qui donnent un fond flamenco sur un rythme algérois ou gnawi avec derbouka et karkabou pour percussion. Après la fusion, place aux puristes, avec Mehdi et son groupe Triana d'Alger, qui régalera la salle avec l'art des gitans qu'ils maîtrisent si bien que l'on voit beaucoup de jeunes se risquer à danser sur une musique aussi familière qu'étrangère. Dans le même registre, Réda Sika monte sur scène pour interpréter sa version à lui du flamenco et du boléro, des styles que Réda revoit avec un œil très algérien. Chez lui la variété algéroise et la musique gitane se rencontrent et fusionnent sans perdre de leur essence. Arrivé à ce stade de la soirée, il est 21h 30, la salle commence à se vider peu à peu, normal après trois heures et demie de concert. A ce moment, un autre habitué des scènes solidaires, le groupe Dzaïr fait monter son rock sur scène. Ce groupe compte parmi ses membres les meilleurs guitaristes et les plus grands mordus de rock algérien, et c'est normal que leur musique éblouisse encore, même si certains titres étonnent par leur longévité. Comme à son habitude, Hakim et son groupe réveillent les éternels ados qui sommeillent en chacun pour terminer sur la griffe du groupe Hizia avant de laisser la place au dernier artiste de la soirée Joe Batoury. Ce dernier a fait danser tous les amateurs de gnawi sur ses titres les plus connus, tels que Sergou, Bania, Hammouda… Mais Joe, l'artiste le plus polyvalent, fait aussi du reggae et c'est sur son concept de gnawa sound system que sera clôturée cette soirée. A noter que le gala a été organisé par la Chaîne 3 et radio El-Bahdja en association avec l'ONCI et toutes les associations œuvrant pour la lutte contre le sida Hammou Nadir l Joe Batoury dira : «Nous n'avons pas vraiment discuté du sida avec le public, mais les gens savaient pourquoi ils venaient et le message est passé. C'est une cause très importante et c'est un état d'esprit.» l Hakim du groupe Dzaïr ajoutera : «Le plus impressionnant c'est que pour moi l'événement était parfait, magnifique. Pas seulement d'un point de vue musical, mais aussi parce que le public est venu dans le cadre de la campagne contre le sida. Tous ces gens ne sont pas venus voir Hakim ou Mehdi ou Joe, ils sont venus en ayant conscience que cette soirée est importante. Ça commence à bouger, ça commence à changer et j'aime bien ça. l Mehdi du groupe Triana d'Alger déclare : «Le public était génial, très impressionnante cette soirée, si notre musique peut véhiculer un message quelconque, et qu'il soit aussi important que la lutte contre le sida nous reviendrons sur scène autant de fois qu'il le faudra. La conscience de ce jeune public est très appréciable, et l'efficacité des réseaux sociaux sur le web est impressionnante. Devant ça je dis profitez, profitez, profitez et gardez ce même degré de conscience.» H. N.