Tradition n Cette manifestation culturelle, qui regroupe les deux ksour dominant la ville de Djanet, se traduit par des joutes amicales entre leurs habitants, en exécutant des danses au rythme des tambourins. Les habitants des quartiers Azelouaz et El-Mihan de la ville de Djanet, dans la wilaya d'Illizi, ont entamé les préparatifs de la fête traditionnelle de la Sbeiba, qui coïncide chaque année avec la fête de l'Achoura. La Sbeiba de Djanet permet aux tribus locales (Azelouaz et El-Mihan) de se retrouver le jour de l'Achoura pour célébrer un pacte de paix conclu par leurs aïeux, il y a plusieurs millénaires. Ce pacte de paix entre les Oraren et les Tar'Orfit, qui a mis fin à l'une des guerres fratricides les plus longues de l'histoire des tribus des Ajjers, remonte, selon la légende, à quelque 1 230 ans avant Jésus-Christ (J.-C.), a-t-on indiqué. Selon les organisateurs, cette manifestation culturelle, qui regroupe les deux ksour dominant la ville de Djanet, se traduit par des joutes amicales entre leurs habitants, en exécutant des danses au rythme des tambourins, tandis que des guerriers en tenue d'apparat exhibent les étoffes sacrées qui rappellent leur origine tribale et leur unité face à l'ennemi, selon l'un des membres de l'association locale de la Sbeiba, Youcef Ougacem. Les participants sélectionnés entament les premiers préparatifs de danses et de chants, pour les uns à la placette Daghe Akhedaji chaque soir après la prière d'el-îcha, et à la place Tafaririt, au quartier Azelouaz pour les autres. La chorale constituée de femmes, s'exerce en récitant de nouveaux poèmes avant le rendez-vous. Le jour de la Sbeiba, les guerriers se retrouvent face-à-face et, sur fond de youyous des femmes, se défient et se provoquent sur le rythme des tambourins. Dans cette mise en scène culturelle, alors que la tension atteint son paroxysme, les sages interviennent pour «départager» les deux tribus et aboutir, au terme de longues négociations, à la «reconduction» du pacte de paix conclu par leurs ancêtres.