Avantage n Grâce à l'imagerie (échographe), cette technique permet d'injecter l'agent anesthésique directement dans le nerf ciblé et «d'endormir» cette partie seulement du corps. Sept patients ont été opérés avec succès à l'établissement hospitalier universitaire 1er-Novembre d'Oran (EHUO) grâce à l'application, pour la première fois, de cette technique, selon Afane Mazour Fatima, professeur membre de l'équipe médicale. Contrairement à la neurostimulation, qui consiste à travailler «à l'aveugle» pour repérer le bloc nerveux en escomptant la réaction de la zone soumise à un petit choc électrique, l'anesthésie locorégionale échoguidée (ALR) est synonyme de «sécurité et confort» pour le malade qui reste éveillé, tout en ne ressentant aucune douleur au cours de l'intervention chirurgicale ou du fait des séquelles postopératoires, a expliqué, à l'APS, Mme Afane Mazour. Cette technique, a-t-elle poursuivi, est très indiquée pour la chirurgie des membres inférieurs et supérieurs (comme la main, l'épaule ou le coude), notamment en orthopédie où la réussite de l'opération demeure tributaire d'une rééducation immédiate en raison de la raideur imposée par une prothèse, ce qui peut s'avérer impossible si le patient a mal. Grâce à un appareil échographe spécifique, l'anesthésie se fait d'une manière précise et sans tâtonnement. L'échographie permet de visualiser l'aiguille, de la diriger vers le nerf ou la zone de diffusion et d'observer la répartition de l'anesthésique local au contact de la structure nerveuse. Insistant sur l'importance du nouveau procédé, la spécialiste a cité l'exemple de la chirurgie d'épaule où l'ALR permet à l'opéré de se relever le soir même, alors qu'une anesthésie générale le contraindrait au lit trois journées au moins. L'ALR présente aussi, selon la spécialiste, des aspects économiques avantageux, sachant qu'elle permet de développer la chirurgie ambulatoire, réduisant ainsi la durée et les coûts d'hospitalisation. Elle a rappelé que la réanimation génère les frais les plus élevés en matière de prise en charge thérapeutique. Les interventions ont été pratiquées grâce à l'application à l'ALR dans le cadre des trois journées d'enseignement post-universitaire, qui ont permis la formation de plus de 500 praticiens et résidents à cette nouvelle pratique d'anesthésie. Cette manifestation a vu la participation d'experts algériens et français qui ont contribué à l'animation des ateliers pédagogiques et offert leur assistance technique au sein du bloc opératoire où ont été admis les patients.