Sept patients ont été opérés avec succès à l'Etablissement hospitalier universitaire "1er novembre" d'Oran (EHUO) grâce à l'application de l'anesthésie locorégionale échoguidée, a-t-on appris lundi auprès de Afane Mazour Fatima, professeur membre de l'équipe médicale. Ces interventions ont été pratiquées pour la première fois à l'EHUO dans le cadre des trois journées d'enseignement post-universitaire qui ont permis la formation de plus de 500 praticiens et résidents à la nouvelle pratique d'anesthésie, a précisé cette spécialiste, responsable du service d'anesthésie-réanimation chirurgicale et présidente de la rencontre scientifique. Cette manifestation a vu la participation d'experts algériens et français qui ont contribué à l'animation des ateliers pédagogiques et offert leur assistance technique au sein du bloc opératoire où ont été admis les patients, a indiqué Mme Afane Mazour à l'APS. La formation dispensée dans ce contexte a été enrichie par la vidéo-transmission directe du bloc opératoire vers la salle de conférences, a-t-elle fait savoir en signalant que les sept malades opérés sont des hommes âgés de 18 à 45 ans. Les pathologies dont souffraient ces sujets étaient dues à des luxations d'épaule et du genou, aux varices et à une lésion de la fistule artério-veineuse pour un cas sous dialyse. En plus de cette séance opératoire réelle, des ateliers sur mannequins ont été également menés pour initier les praticiens à l'anesthésie locorégionale échoguidée (ALR dans le jargon professionnel) qui permet, grâce à l'imagerie (échographe), d'injecter l'agent anesthésique directement dans le nerf ciblé et "d'endormir" cette partie seulement du corps. Contrairement à la neurostimulation qui consiste à travailler "à l'aveugle" pour repérer le bloc nerveux en escomptant la réaction de la zone soumise à petit choc électrique, l'ALR est synonyme de "sécurité et confort" pour le malade qui reste éveillé en ne ressentant aucune douleur au cours de l'intervention chrirugicale ou du fait des séquelles post-opératoires, a expliqué Afane Mazour. Cette technique, a-t-elle poursuivi, est très indiquée pour la chirurgie des membres inférieurs et supérieurs, notamment en orthopédie où la réussite de l'opération demeure tributaire d'une rééducation immédiate en raison de la raideur imposée par une prothèse, ce qui peut s'avérer impossible si le patient a mal. Insistant sur l'importance du nouveau procédé, la spécialiste a cité l'exemple de la chirurgie d'épaule où l'ALR permet à l'opéré de se relever le soir-même, alors qu'une anesthésie générale le contraindrait au lit trois journées au moins. L'ALR présente aussi des aspects économiques avantageux sachant qu'elle permet de développer la chirurgie ambulatoire, réduisant ainsi la durée et les coûts d'hospitalisation, a-t-elle dit en rappelant que la réanimation génère les frais les plus élevés en matière de prise en thérapeutique. Les journées d'enseignement post-universitaire de l'EHU d'Oran et la réussite des premières opérations par anesthésie échoguidée ont également motivé la direction générale de cet établissement à doter cette structure hospitalière d'un échographe. Cette acquisition donne le ton à la généralisation de l'ALR à l'EHU d'Oran et, selon les voeux de Mme Afane Mazour, à l'ensemble des structures hospitalières du pays.