Résumé de la 111e partie n La femme qui a goulûment dévoré la viande destinée aux travailleurs, n'hésite pas à égorger son petit garçon et à le cuire. A ce moment-là, Aïcha, la fille aînée, arrive. Sa mère l'accueille avec hostilité. — Que viens-tu faire, toi ? — Je suis venue t'aider… La mère fait semblant d'être en colère. — C'est maintenant que tu viens m'aider ? — Tu m'as chassée, tout à l'heure… — J'ai fini de préparer le repas… A la vue du sang et des vêtements de son frère, Aïcha demande en tremblant : — Où est Ali ? — Ton frère n'est pas encore rentré, dit sa mère. — Je l'ai vu tout à l'heure. Il avait faim et il voulait rentrer pour manger ! La mère fronce les sourcils. — Eh bien, il n'est pas rentré ! Aïcha insiste. — C'est bien sa gandoura que tu tiens là ? — C'est sa vieille gandoura, voilà longtemps qu'il l'a abandonnée ! — Et ce sang ? — C'est le sang de la viande que ton père a achetée pour les ouvriers bénévoles ! — De la viande qui donne tout ce sang… On dirait plutôt qu'on vient d'égorger un animal dans cette cour ! — Aucun animal n'a été égorgé ! Comme la fille allait poser une autre question, sa mère la foudroie du regard — Assez ! Elle saisit le couteau et le lui montre... — Arrête de m'interroger, sinon… Aïcha prend peur. — Pardonne-moi si je t'ai mise en colère ! La mère se radoucit : — Ne reste pas plantée là, viens plutôt m'aider... La fille s'approche, en tremblant. — N'aie crainte, je ne te ferai rien, si tu tiens ta langue ! Elle ajoute. — Ton frère ne va pas rentrer de sitôt, je crois que ton oncle maternel est passé et il l'a emmené chez lui. Tu as compris ? — Oui, mère, dit Aïcha, en tremblant. Le couteau et le regard de sa mère la dissuadent de faire part de ses soupçons. Son petit frère est mort et elle risque de subir le même sort que lui si elle parle. La mort dans l'âme, elle va donc aider sa mère. (à suivre...)