Résumé de la 40e partie n En préparant un couscous aux travailleurs venus aider son mari, une femme mange goulûment toute la viande. A ce moment-là, Ali, son fils cadet, pousse la porte de la cour et s'écrie : — Maman, j'ai faim ! Il a cinq ans à peine, il est beau et dodu... Il a humé le fumet du couscous et de la viande dont il ne reste que les os ! — Laisse-moi, dit sa mère ! Mais l'enfant insiste. — J'ai faim, donne-moi à manger ! Elle se retourne vers lui, pour le gronder. C'est alors qu'elle remarque qu'il est dodu, comme un petit agneau. Elle a une terrible idée. — Maman, donne-moi à manger ! — Attends-moi, là ! Elle court chercher un grand couteau de boucherie et l'appelle. — Ali, viens ! Comme l'enfant craint que sa mère ne le frappe pour avoir insisté, hésite à venir. C'est alors qu'elle lui dit d'une voix très douce : — Viens, je vais te donner à manger ! — C'est vrai ? — Oui, du couscous et un bon morceau de viande ! L'enfant obéit. Elle le prend alors sur ses genoux, lui renverse la tête et d'un coup de couteau l'égorge. Elle le jette par terre, le temps qu'il se débatte, puis elle le déshabille, le coupe en morceaux et, vite, avant que son mari ne revienne, elle le met à cuire dans la marmite. Puis elle éponge le sang et cache les vêtements de l'enfant. A ce moment-là, Aïcha, la fille aînée, est arrivée. A la vue du sang et des vêtements de son frère, elle a compris ce qui s'est passé. La petite fille demande en tremblant. — Où est Ali ? — Ton frère n'est pas encore rentré, dit sa mère. — C'est bien sa gandoura que tu tiens là ? — C'est sa vieille gandoura, voilà longtemps qu'il l'a abandonnée ! — Et ce sang ? — C'est le sang de la viande que ton père a acheté pour les ouvriers bénévoles ! Comme la fillette allait poser une autre question, sa mère la foudroie du regard et saisissant le couteau elle le lui montre.. — Arrête de m'interroger et viens plutôt m'aider... La fillette approche, en tremblant. — N'aie crainte, je ne te ferai rien si tu tiens ta langue ! Le couteau, mais surtout le regard de sa mère l'ont dissuadée de faire part de ses soupçons. Son petit frère est mort et elle risque de subir le même sort que lui si elle parle. La mort dans l'âme, elle va donc aider sa mère. (à suivre...)