Résumé de la 41e partie n Après avoir mangé toute la viande destinée aux hôtes de son mari, la mère n'hésite pas à tuer son jeune fils et à le faire cuire... La mère met la viande dans la marmite et, comme elle est fraîche et tendre, elle ne tarde pas à cuire... Peu après le père arrive et appelle sa femme. — Le repas est-il prêt ? — Oui, dit-elle. Elle lui présente la terrine de couscous, garnie de morceaux de viande. — Cela a l'air appétissant ! — Oui, dit l'épouse, régale tes ouvriers... Ils vanteront pendant longtemps le couscous qu'ils auront mangé ! Comme les morceaux de viande sont trop gros, il les coupe en morceaux plus petits, puis il emporte le plat, recouvert d'un drap. Aïcha, elle, la mort dans l'âme, pense à son petit frère. — Pourquoi Ali ne rentre-t-il pas, finit-elle par demander à sa mère. — Il doit être en train de jouer avec les enfants de son âge. — Je vais aller le chercher ! dit Aïcha. Mais si elle sort de la maison, c'est pour pleurer son malheureux frère parce qu'elle sait que sa mère l'a égorgé et qu'elle a mis sa chair à cuire dans la marmite. Et elle ne peut pas en parler parce que sa mère, qui a tué son frère, n'hésiterait pas à la tuer à son tour pour la réduire au silence. A la fin de l'après-midi, le père revient avec la terrine : les ouvriers en ont mangé tout le contenu, il n'en reste, au fond que les os. Lui-même s'est régalé avec eux. — Alors, demande sa femme, comment tes ouvriers ont trouvé mon couscous ? — Ils disent n'en avoir jamais mangé de pareil ! — Et la viande, comment était-elle ? — Très tendre et délicieuse. Ils m'ont tous dit de féliciter celle qui a préparé un repas aussi succulent ! La mère sourit à la remarque de son époux, Aïcha, elle, a beaucoup de peine à retenir ses larmes, car cette viande «tendre et délicieuse» dont se sont régalés les ouvriers, est la chair de son petit frère Ali. Sa mère remarque sa tristesse. — Toi, lui dit-elle, en colère, ne reste pas là sans rien faire ! Prends la plat dans lequel ont mangé les ouvriers et va le laver à la rivière. Jette les os aux chiens, ils s'en régaleront ! La fillette obéit. Elle va à la rivière et lave, en pleurant la terrine. Elle récupère les os de son petit frère mais au lieu de les jeter aux chiens, comme le lui a ordonné sa mère, elle les lave et les enferme dans un pan de sa robe, puis rentre à la maison. Avant d'aller retrouver ses parents, elle creuse un trou et y cache les os. Son père est satisfait de la journée, il est surtout content que les ouvriers qu'il a fait venir aient apprécié le repas qu'il leur a servi. Ils feront son éloge et il passera, dans toute la région, pour un homme généreux. (à suivre...)