Résumé de la 8e partie n La femme qui prépare le repas pour les bénévoles, est attirée par la viande qu'elle a fait cuire. Elle mange morceau après morceau. Elle regarde le plat et elle s'écrie : — J'ai mangé toute la viande ! Il ne reste, en effet, plus rien... Il n'y a, au fond, que les os. Même les bouts de graisse, même les cartilages ont été avalés. Goulûment, voracement, comme une ogresse.... Elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle faisait. Et les ouvriers, quel repas leur servir ? — Mon Dieu, s'exclame-t-elle, mon mari ! Son mari qui va lui demander où est la viande et qui certainement la répudiera quand il apprendra ce qui s'est passé... Elle s'affole. — Que faire ! Que faire ! S'il manquait un ou deux morceaux, elle aurait dit que c'est le chat qui les a volés... Mais tout le chapelet, plusieurs morceaux, gros comme le poing chacun... Comment a-t-elle pu se comporter de la sorte ? Ce n'est même pas un produit qu'on peut emprunter... Si seulement elle avait un agneau, un cabri, une chèvre elle aurait égorgé l'animal et remplacé la viande, mais elle n'a rien de cela... Son mari va se couvrir de honte quand, en servant le couscous aux ouvriers, il n'aura pas de viande à leur donner... Et ce n'est pas faute d'en avoir acheté, mais la faute d'une épouse incorrecte. — Il va me répudier ! A ce moment-là, Ali, le cadet de ses enfants, pousse la porte de la cour, et s'écrie : — Maman, j'ai faim ! Il a cinq ans à peine, il est beau et dodu... Il a humé le fumet du couscous et de la viande – la viande dont il ne reste que les os ! — et il a accouru. — Laisse-moi, dit sa mère ! Mais l'enfant insiste. — J'ai faim, donne-moi à manger ! Elle se retourne vers lui, pour le gronder, quand elle a une idée. Elle court chercher un grand couteau de boucherie et l'appelle. — Ali, viens ! Comme l'enfant craint que sa mère ne le frappe pour avoir insisté, hésite, elle lui dit : — Viens, je vais te donner à manger ! L'enfant obéit. Elle le prend alors sur ses genoux, lui renverse la tête et d'un coup de couteau l'égorge. Elle le jette par terre, le temps qu'il se débatte, puis elle le déshabille, le coupe en morceaux et,vite, avant que son mari ne revienne, elle les mets à cuire dans la marmite. Puis elle éponge le sang et cache les vêtements de l'enfant. A ce moment-là, Aïcha, la fille aînée, est arrivée. A la vue du sang et des vêtements de son frère, elle a compris ce qui s'est passé. (à suivre...)