Chances n Le Mouloudia d'Alger aura fort à faire ce soir, au stade du 5-Juillet, face au Club Africain de Tunis pour remonter les deux buts encaissés au match aller. Mais tout reste possible si l'équipe parvient à se surpasser. Malgré leur handicap de deux buts enregistré au match-aller au stade Radès de Tunis et l'absence des deux défenseurs Babouche et Megherbi, les Mouloudéens sont mobilisés pour se donner à fond lors de la finale-retour qui les opposera ce soir au Club Africain. Les joueurs, rencontrés à l'entraînement hier, savent que la mission qui les attend est difficile, mais ils ne cessent de répéter la fameuse devise : «En football, tout est possible.» Il suffit d'y croire, bien évidemment, et de mettre du cœur à l'ouvrage, sans commettre l'erreur d'encaisser un but qui compromettrait davantage leurs chances de remporter un trophée que le vieux club algérois attend depuis plus de trois décennies, soit depuis le titre africain de 1976. En effet, les Mouloudéens n'ont plus été sacrés hors de nos frontières, d'où l'intérêt de cette rencontre contre les Tunisois du Club Africain qui seront, eux aussi, amoindris par l'absence de trois éléments clés, en l'occurrence les deux milieux de terrain Karim Aouadhi et Wissem Yahya et le dangereux attaquant Youssef Mouihbi. D'ailleurs, les Mouloudéens veulent mettre à contribution ces absences du côté tunisien, pour refaire leur retard et imposer leur loi, notamment dans l'entrejeu. Mais ce paramètre, qui sera certainement comblé par l'entraîneur Mahdjoub, et la motivation qui anime fortement les joueurs mouloudéens ne suffiront pas si un plan de jeu subtil et efficace n'est pas mis en place par Alain Michel et bien suivi sur le terrain par les joueurs. Interrogés, les coéquipiers du gardien Zemmamouche estiment qu'ils ne ressentent pas outre mesure une pression supplémentaire sur leurs épaules et préparent dans la sérénité cette finale que l'on ne joue pas tous les jours, même s'ils jurent qu'ils sortiront le grand jeu pour venir à bout de leur adversaire et décrocher ce trophée en guise de cadeau de fin d'année pour leurs supporters. Pour rappel, les hommes d'Alain Michel se sont entraînés avant-hier à 20 heures sur la pelouse du temple du 5 -Juillet et hier c'était au tour des coéquipiers d'Amir Akrout de fouler cette même pelouse que tout le monde espère être en bon état pour permettre aux deux équipes d'offrir au public qui sera nombreux, un spectacle de bonne facture. «Impossible n'est pas mouloudéen», c'est là le slogan des joueurs, dirigeants et supporters. Les Mouloudéens imiteront-ils leurs collègues de l'Entente de Sétif qui ont montré la voie en s'adjugeant l'autre trophée de l'UNAF, la Coupe des vainqueurs de coupe ? C'est tout le mal qu'on leur souhaite. La stratégie Alain Michel : «Presser l'adversaire dès l'entame du match» L'entraîneur Alain Michel est conscient que son équipe devra être très patiente durant toute la partie, lui qui a passé la semaine à essayer de trouver son onze idéal non sans tenter quelques variantes à l'entraînement avec un 4-4-2 de base. C'est ainsi qu'en défense, on devrait retrouver le duo Zeddam - Bouchema, ce dernier devant remplacer Megherbi, alors que l'international des U23 Bedbouda tiendra sa place à gauche en remplacement de Babouche, quant à Besseghir il sera dans son couloir droit. Daoud, l'autre international des U23, tout récemment sacré vainqueur de la coupe de l'UNAF avec la sélection nationale, sera associé à Koudri dans la récupération alors que Mokdad sera à l'orchestration aux côtés d'Ammour ou d'Attafen puisque le staff technique n'a pas encore tranché la question. Reste le secteur offensif, où le MCA sera appelé à faire le jeu et à peser sur une défense tunisoise qui a paru tout de même fébrile dimanche dernier en championnat face à Gafsa où elle a encaissé deux buts, avec Youssef Sofiane et Amroun en pointe et Daoudi et Belkheir en jokers. Et si les Mouloudéens ont comme obligation d'attaquer et de mettre un pressing haut sur leurs adversaires, ils ne devront pas oublier leur devoir de défendre afin d'éviter d'encaisser derrière et effacer leur mauvais match de l'aller. Cela dit, pour tenter d'augmenter leurs chances d'être consacrés en fin de partie, les Mouloudéens devront presser dès l'entame de la partie comme l'a si bien déclaré le coach Alain Michel. «Nous devons exercer un pressing haut dès le début du match pour tenter de trouver la faille. Les joueurs ont compris qu'il nous faudra inscrire au moins un but en première mi-temps sans en encaisser bien sûr, et à partir de là tout deviendra très jouable en seconde période.» Le soutien Le rôle déterminant des supporters En lançant un appel aux supporters pour venir garnir les travées du stade du 5 -Juillet, l'entraîneur Alain Michel sait de quoi il parle car l'apport de ces derniers est déterminant pour booster ses poulains et les pousser à se surpasser, surtout dans les moments difficiles. Et les inconditionnels du Mouloudia, bien que souvent moins nombreux ces derniers mois, savent se mobiliser quand il le faut et comme il le faut pour mettre le feu au stade du 5-Juillet. Déjà qu'à l'aller, ils étaient plus d'un millier à avoir bravé le froid et la pluie pour rallier la capitale tunisienne, certains avec peu de moyens et grâce à la débrouille. Il faut se rappeler également que les joueurs du Club Africain n'avaient pas vraiment bénéficié d'un fort soutien de la part de leurs supporters qui avaient boudé la finale aller en raison de l'élimination de leur équipe en Coupe de Tunisie face à l'Etoile du Sahel. Cette fois, et malgré le handicap du score qui est à l'avantage des Clubistes, les fans des Vert et Rouge n'hésiteront pas à venir en force, surtout que cela coïncide avec la mise en place officielle et légale du nouveau comité de supporters présidé par Mustapha Djebaïli qui va appeler à une véritable mobilisation dans les différents fiefs que compte le Doyen des clubs algériens. Ce qui est certain, c'est que 50 000 ou 60 000 supporters seront d'un apport non négligeable pour peser dans la balance. Supporters à vous de jouer, le MCA a besoin de vous ! La cagnotte Déjà 80 000 $ assurés en attendant plus Par les temps de crise qui sévissent en ce moment au Mouloudia d'Alger, les caisses auraient été renflouées, il y a peu, d'un montant de 80 000 dollars en guise de qualification de l'équipe pour la finale de la coupe de l'UNAF des champions. Mais l'intérêt des dirigeants du Doyen demeure le sacre final car cela permettrait au club d'empocher une prime de 250 000 dollars, ce qui permettra une sérieuse embellie et donnera plus de moyens à Omar Ghrib de recruter lors du prochain mercato. L'ambition des Mouloudéens est d'autant plus grande vu que cette saison ne démarre pas sous de bons auspices et qu'en cas de participation à la prochaine édition, les choses seront plus compliquées vu que l'UNAF envisage de jumeler les deux compétitions, ce qui rendra la victoire finale encore plus difficile. Par ailleurs, et en cas de défaite, le MCA se contentera tout de même de la coquette prime de 150 000 dollars qui lui permettra de régler plusieurs dettes en suspens. L'exploit Le MCA avait déjà remonté un 3 à 0 contre Hafia Les anciens se rappellent qu'un certain 18 décembre 1976, par une nuit glaciale, le MCA avait réussi à remonter le score inespéré de (0 à 3) enregistré au match aller de la finale de la Coupe d'Afrique des clubs champions contre les redoutables Guinéens de Hafia Conakry, détenteurs du trophée continental. Ce soir-là, et devant plus de 80 000 supporters plus le défunt président de la République Houari Boumediene, le Mouloudia avait réussi à s'offrir sa première Coupe d'Afrique et le premier trophée continental de club à l'Algérie. Après avoir ouvert le score par le capitaine Zoubir Bachi en première période, Omar Betrouni permet à toute l'Algérie d'entretenir l'espoir et de prier jusqu'à l'ultime minute après avoir réduit la marge à un but avant de porter l'estocade à trois, rééditant l'exploit d'une année auparavant lors des jeux Méditerranéens face à la France. La suite, c'est une série de tirs au but réussie et un trophée brandi pour l'éternité. L'histoire peut-elle se répéter avec cette nouvelle génération qui n'a pas le talent et la technicité de celle surdouée des années 70, mais avec du cœur et de la volonté tout est possible ? On le saura ce soir dans un stade où, faut-il, le rappeler, le Mouloudia n'a jamais perdu la moindre finale puisqu'il a gagné les huit ! Mais pour la petite histoire, la seule finale perdue fut … contre le Club Africain à Tunis en 1973 et aux tirs au but. Mmmh …