Résumé de la 44e partie n Une autre patiente, Kathleen Grundy, que ses amis attendaient, décède brusquement. Le docteur Shipman l'a vue quelque temps auparavant. C'est un peu plus tard que la fille de la défunte, Angela Woodruff, apprend que sa mère a remis au docteur Shipman ses dernières volontés concernant son inhumation. Elle veut être incinérée. La jeune femme ne comprend pas. Elle pense que sa mère n'aurait jamais formulé ce souhait et elle le conteste, bien sûr. Mais le docteur Shipman est formel. «C'est sa dernière volonté !» Et il prétend détenir un écrit, signé de la main de la défunte. «Je voudrais voir cet écrit», demande la fille. Shipman oublie-t-il que la jeune femme est juriste ? Elle le presse de produire le document. Shipman le montre. La jeune femme regarde le document et s'écrie : «C'est un faux !» La crémation est donc refusée et madame Grundy est enterrée. Mais ce n'est pas le seul choc pour la jeune femme. Elle ne tarde pas à recevoir un appel téléphonique des avocats de Kathleen Grundy. Elle apprend que sa mère a modifié son testament et qu'elle l'a déshéritée… Elle a légué au docteur Shipman la totalité de sa fortune, soit 400 000 livres sterling ! La jeune femme demande à voir le testament. Dès qu'elle le consulte, elle s'écrie : — C'est un faux. Regardez, il est mal tapé… — Pourtant il porte la signature de votre mère ! — Je ne sais pas comment il a fait pour l'obtenir ! Mais on le découvrira ! Elle en parle à ses collègues. Et on tombe d'accord pour soutenir que le médecin a tué la vieille femme pour la voler. La police est aussitôt alertée. C'est le surintendant Bernard Postles qui est chargé de l'enquête. Après quelques jours, il arrive aux mêmes conclusions que la jeune femme. Mieux : l'enquête démontre que Shipman n'est pas à son premier crime ! Un mandat de perquisition est délivré par le procureur. Le docteur est étonné de voir les policiers chez lui. On trouve la machine à écrire qui a servi à taper le faux testament et d'autres documents frauduleux. Elle est saisie. Le procureur ordonne aussitôt l'exhumation du corps de madame Grundy. L'autopsie est confiée à un toxicologue, le docteur Julie Evans. Son rapport va indiquer que la cause de la mort de la vieille femme est une surdose de morphine. Le 7 juillet 1998, Shipman est arrêté. Il est suspecté du meurtre de Kathleen Grundy. L'affaire Shipman, surnommé Doctor Death, ou docteur le Mort, commence… Le monde va découvrir le plus grand tueur en série des temps modernes. Le ministère de la Santé commande à un organisme d'audit une enquête sur le docteur Shipman. Les premières conclusions établissent la responsabilité du médecin dans la mort d'au moins 236 patients. Les résultats de l'enquête ont été ensuite confiés au professeur Richard Baker de l'université de Leicester. Il a remarqué, que pour un seul médecin, le taux de décès est anormalement élevé, notamment chez les personnes âgées. Autre constatation faite : les décès sont regroupés à moment de la journée et ils surviennent toujours après des injections. L'affaire est confiée à la police qui arrive aux mêmes conclusions. Mais au fur et à mesure que l'on avance dans l'enquête, le nombre de victimes supposées du tueur, ne cesse d'augmenter. On va jusqu'à parler de mille victimes ! Mais les premiers rapports vont s'arrêter à 300 meurtres. Le médecin n'a cessé, dès son entrée en service – de 1976 jusqu'en 1999 – à tuer ses patients ! (à suivre...)