Evénement n La ville de Tamanrasset abritera, du 11 au 17 janvier et pour la 2e année consécutive, la seconde édition du Festival international des arts de l'Ahaggar. Lors d'un point de presse au Forum du quotidien El Moudjahid, hier, Farid Ighilahriz, commissaire du Festival et directeur du Parc national de l'Ahaggar, a déclaré que la manifestation s'organisera autour de deux volets, à savoir l'aspect scientifique et le côté festif. «Les activités que comprendra le Festival, seront axées autour du patrimoine culturel et son rapport avec son environnement naturel, avec au programme des journées d'études animées par des scientifiques autour de différents thèmes ayant trait à la culture saharienne, algérienne et africaine.» Parmi les thèmes retenus, nous pouvons citer : «Approche méthodologique du parc de l'Air-Ténéré (nord du Niger)», «La gestion des ressources génétiques en relation avec le savoir-faire ancestral», «L'anthropologie historique et des techniques au service de la préservation des patrimoines et de la médiation culturelle» ainsi que «Le savoir-faire des femmes sédentaires dans le Tassili N'Ajjer». Concernant le volet festif, Farid Ighilahriz citera la participation de 21 formations musicales, algériennes et africaines de renommée internationale ou continentale. «Ces formations se produiront tout au long des soirées que connaîtra la manifestation. Il y aura d'illustres artistes tels qu'Amadou et Mariam et le Vieux Farka Touré du Mali.» L'intervenant a, en outre, fait savoir qu'un campement, formé de tentes traditionnelles, est prévu à Abalessa, une localité située à quelques kilomètres de Tamanrasset. «Ce campement abritera divers artisans, notamment ceux du cuir et de l'argent qui, l'espace d'une semaine, exerceront leur métier sous les yeux des curieux», a-t-il expliqué. Et ce n'est pas un hasard si l'essentiel des activités se déroule à Abalessa, lieu où se trouve la tombe de Tin Hinan, légendaire princesse des Touareg et mythe fondateur de l'identité targuie. Farid Ighilahriz a, ensuite, précisé : «La nouveauté de cette année est la mise en connexion des artisans traditionnels et des designers modernes.» L'objectif consiste en la mise en place d'un lien entre le geste et le rituel traditionnel et le travail et l'expression, voire l'inspiration ou l'imaginaire moderne. «L'artisanat s'il reste figé, finira par disparaître», a-t-il estimé. Farid Ighilahriz a, par ailleurs, souligné d'autres nouveautés lors de cette 2e édition du festival international des arts de l'Ahaggar, à savoir la mise en place d'ateliers à vocation ludique et créatrice. «Nous avons retenu trois ateliers : le premier pour enseigner le tifinagh en direction des enfants ; le deuxième pour observer le ciel (l'astronomie) et le troisième pour narrer des histoires.»A toutes ces activités, s'ajoutent des projections de films qui jalonneront le quotidien des festivaliers et des habitants de Tamanrasset et ses environs. Autant de moments qui contribueront à inscrire le patrimoine de la région dans le temps présent. Le Festival international des arts de l'Ahaggar qui consacre une place privilégiée à la poésie et à la musique, se veut un hymne aux arts du Sahara. Car l'objectif de cette manifestation n'est autre que la valorisation du patrimoine immatériel. Comme l'année dernière, lors de la première édition, le comité d'organisation du Festival a lancé, au cours de l'année 2010, un concours national de contes et légendes sahariens ; le comité a reçu quelque 70 candidatures. Les résultats seront rendus publics à la fin de l'événement. Les récits ayant reçu le premier prix seront lus en public par des conteurs professionnels. Toutes les œuvres primées sont susceptibles d'être diffusées à l'issue de la manifestation sur support DVD, cédérom, mises en ligne sur le site du festival ou publiées.Ce concours est créé pour servir la thématique du Festival. En outre, il doit répondre au souci de préservation et de valorisation du patrimoine culturel saharien. Le thème de cette 2e édition est : «Le patrimoine culturel et son rapport à l'environnement naturel». Les critères de sélection du jury sont : la connaissance du patrimoine culturel oral ; l'authenticité ; la capacité à restituer le patrimoine ancien ou à le réinventer ; la qualité de l'écriture. Les candidats devaient rédiger, et/ou revisiter un conte ou une légende de la tradition orale populaire saharienne avec toute latitude pour réinventer et proposer une œuvre contemporaine et originale. Les langues d'écriture sont : le tamazight, l'arabe et le français.