La seconde édition du Festival international des arts de l'Ahaggar se tiendra du 11 au 17 janvier à Tamanrasset. Plus qu'un simple événement festif, c'est la célébration d'un mode de vie ancestral. Celui d'un peuple qui a su résister et s'adapter dans des conditions naturelles extrêmes. «C'est une population qui a développé un système de survie très ingénieux. Elle est détentrice d'un patrimoine culturel matériel et immatériel inestimable», témoigne Farid Ighilahriz, directeur de l'Office du parc national de l'Ahaggar et commissaire du festival au centre de presse d'El Moudjahid. Il citera le savoir-faire ancestral en matière de gestion de l'espace, la formidable culture orale qui éclipsera l'écrit - pourtant les caractères tifinaghs sont l'une des plus anciennes orthographes phonétiques au monde -, la poésie et la musique, sans oublier l'art rupestre préhistorique. «Le festival est l'occasion de valoriser ces richesses et de mettre en pratique des arts et des savoir-faire ancestraux», explique M. Ighilahriz. Notons que le Parc national de l'Ahaggar est le plus grand musée naturel et culturel à ciel ouvert du monde avec ses 535 000 km2. «C'est un parc dynamique avec un patrimoine culturel indissociable des conditions naturelles», éclaire l'anthropologue. Le Festival des arts de l'Ahaggar comprendra essentiellement trois volets. Le premier, scientifique, avec l'organisation de conférences. Le second, festif, avec des soirées musicales. Et le troisième, ludique, avec des ateliers des arts et métiers. Des conférences, avec des thématiques variées visant à mettre en relief le patrimoine naturel et culturel de la région sahélo-saharienne, sont également prévues : «la gestion des ressources génétiques en relation avec le savoir-faire ancestral», «l'interprétation de gravures rupestres», «l'anthropologie historique et des techniques au service de la préservation des patrimoines et de la médiation culturelle», «le savoir-faire agricole dans le Tassili n'Ajjer», «la tradition chantée de l'iswat» et «le ciel, patrimoine de l'humanité». Pour le côté festif, 21 formations musicales égaieront pendant sept jours les nuits de Tamanrasset, au centre-ville d'abord, puis dans un campement dressé à la sortie de la ville. Des artistes et troupes locales et internationales se produiront, à l'image d'Amadou et Meriam, de Bambino, de Shtima et Hamda Adjila (imzad), de Joe Batourie (diwan) ou encore de Tazrouk (tazmart) et de Bimbo (Ishumar Niger). Les ateliers qui se dérouleront dans le campement seront animés par des créateurs contemporains afin de mettre au goût du jour l'art ancestral de la région. Dessin, vannerie, cuir et bois, photographie, danse et chorégraphie, astronomie, légende et contes, bandes dessinées seront autant de disciplines représentées non pas pour des considérations pédagogiques mais comme des espaces de fusion entre le traditionnel et le design moderne. Pour clôturer le festival, la dernière nuit verra l'annonce des résultats du concours contes et légendes. «Nous avons reçu plus de 70 contes dans les trois langues (arabe, berbère et français)», se félicite M. Ighilahriz. Présente à la conférence, l'ambassadrice d'Autriche en Algérie a déclaré être très intéressée par l'événement et souhaiterait l'engagement d'actions de coopération entre les chercheurs algériens et ceux de son pays dans le domaine de la préservation de la biodiversité. Un souhait apprécié par le conférencier qui affirme que le Festival des arts de l'Ahaggar se veut un espace dédié à la culture locale avec pour mission secondaire d'attirer une plus value touristique en misant d'abord sur le touriste local. S. A.