Onde n L'effet négatif sur le marché des produits alimentaires de base continue de toucher certains aspects stratégiques de notre économie, tant en matière de production que sur le plan de la consommation. Selon une étude réalisée par le Centre national d'études et d'analyse pour la population et le développement (Ceneap), publié dans la presse, l'Algérie est le premier pays importateur africain de denrées alimentaires, à hauteur de 75% de ses besoins. La demande en céréales n'est couverte qu'à 25% par la production nationale et la part du budget des ménages réservé à l'alimentation se situe autour de 45% des revenus mensuels. Cette étude révèle également que la croissance annuelle moyenne du marché algérien des produits laitiers est estimée à seulement 20%. Chaque année, l'Algérie importe 60% de sa consommation de lait en poudre dont le sachet reste subventionné à 25 DA, toujours selon cette étude. Le ministre de l'Agriculture a déclaré récemment sur les ondes de la Chaîne III que le montant de la facture algérienne des importations alimentaires est en nette baisse. «La facture alimentaire était de 8 milliards de dollars en 2008, contre 5,4 milliards de dollars en 2009», a souligné le ministre. Il précisera cependant que les céréales occupent la plus grande place de cette facture. Par ailleurs, et du côté du consommateur, les choses vont mal. Il suffit d'évoquer le sujet pour que les plaintes fusent. Certains redoutent même le pire. «C'en est trop !», protestent la plupart des personnes interrogées, qui se disent sidérées par les pénuries observées, depuis quelques mois déjà, chez les détaillants et par la hausse vertigineuse des prix. En effet, sucre, farine, café, huile, œufs et bien d'autres produits de grande consommation ont connu, en ce début janvier, une hausse de prix plus ou moins importante. En dépit des efforts consentis par le gouvernement pour l'amélioration du pouvoir d'achat, force est de constater sa totale impuissance face à une situation qui paraît inextricable. Les analystes avancent les arguments de fluctuations boursières et de perturbations des prix des matières premières sur le marché mondial. Mais d'autres dont le ministre du Commerce lui-même en imputent les raisons à des problèmes d'ordre interne. Au regard des émeutes enregistrées ces derniers jours, le spectre d'un dérapage social n'est pas bien loin. L'Etat doit, plus que jamais, agir rapidement pour sortir le pays de cette série noire qui continue d'assombrir l'avenir de nombre d'Algériens. Pour l'heure, aucune analyse sérieuse n'a été faite sur la situation dramatique qui prévaut sur le marché local et sur les répercussions directes de la flambée des prix des matières premières sur le marché mondial. Face à ces augmentations faramineuses, les producteurs, consommateurs, vendeurs, détaillants ou grossistes, dans les épiceries ou les grandes surfaces, estiment être en droit d'en connaître les raisons. On a beau avancer des arguments en relation avec le marché mondial, le consommateur, lui, n'en voit que la répercussion négative sur ses dépenses. Et c'est légitime !