Les cours des matières premières alimentaires connaissent une tendance haussière qui devra se poursuivre en 2011, selon les analystes du marché et les acteurs économiques. Cette situation ne manquera pas de se répercuter sur l'évolution des prix des produits alimentaires sur le marché local. M ais à présent, nul n'est en mesure d'évaluer l'ampleur des hausses pour ces produits. Pour les produits subventionnés comme le lait et le pain, le problème ne se posera pas, avance-t-on, mais pour tous les autres produits, comme le sucre, le café et l'huile, ils connaîtront inévitablement une hausse estimée entre 15 et 20% pour tous les produits à large consommation. Dans ce dossier, les économistes et producteurs ont tenté d'expliquer les tenants et les aboutissants d'une telle augmentation en se référant à deux produits non subventionnés, le sucre et l'huile. Ces deux produits problématiques dans un contexte haussier pourraient affecter non seulement le consommateur, mais également l'industrie agroalimentaire. Toutefois, aucun des intervenants n'est en mesure à l'heure actuelle de prévoir l'ampleur des dégâts par les chiffres. Ils estiment que le marché international sous l'emprise de la spéculation reste incertain. Selon une étude réalisée par le Ceneap (Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement), l'Algérie est le premier importateur africain de denrées alimentaires, à hauteur de 75% de ses besoins. La demande nationale en céréales n'est couverte qu'à hauteur de 25% par la production nationale et la part du budget des ménages réservée à l'alimentation se situe autour de 45% des revenus mensuels. L'étude indique aussi que la croissance annuelle moyenne du marché algérien des produits laitiers est estimée à seulement 20% et chaque année, l'Algérie importe 60% de sa consommation de lait en poudre dont le litre en sachet est subventionné au prix de 25 DA. S'agissant des importations alimentaires, elles sont passées de 1 milliard de dollars en moyenne dans les années 1970 à 2 milliards dans les années 1980, puis à 3 milliards en 2003 et à plus de 8 milliards en 2008. 20% de la valeur de ses importations sont des biens alimentaires, indique le document du Ceneap qui ajoute que les produits agricoles constituent 30% du total des importations du pays. Récemment, le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, a annoncé que «la facture alimentaire sera de 5,2 milliards de dollars à la fin de l'année au lieu de 5,4 milliards de dollars en 2009» sur les ondes de la Chaîne III. Les céréales occupent la plus grande partie dans la composante de cette facture. Depuis avril 2009, l'Algérie n'a pas importé de blé dur. Ce qui explique d'ailleurs la baisse de la facture d'importation céréalière. Le consommateur face à la flambée Cette facture d'importation des céréales par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a été de 700 à 800 000 dollars fin 2010, tandis que les importateurs privés importent autour de 1,5 milliard de dollars, selon la même source qui relève que les évaluations sont en cours. Or, les pouvoirs publics n'annoncent aucune prévision pour 2011. Pour en savoir plus, contactées, les personnes en charge du dossier étaient absentes. Pour le blé tendre, qui sert dans la fabrication de la farine, son produit fini, le pain est subventionné. De son côté, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait indiqué lors d'un point de presse lors de sa prise de fonction à la tête du département que «dans le cadre de la loi de finances, le gouvernement introduira une disposition pour obliger les commerçants à vendre les produits à base de matières premières importées au prix au moment de l'achat et non pas au prix d'actualité et dans le cas échéant, des sanctions seront prévues à l'encontre des commerçants qui ne respecteraient pas cette obligation». A ce jour, aucune disposition n'a vu le jour et aucune sanction n'est prise contre les commerçants qui répercutent la hausse systématique sur les produits à la consommation. Pour ce qui est des différentes mesures bancaires, les interrogés estiment qu'elles n'affectent pas directement la production et les prix, car en cas de la poursuite de la tendance haussière des cours à l'international, l'augmentation est inévitable. Les prix moyens des produits de large consommation au niveau national ont connu une hausse depuis entre 2008 et 2010. Il s'agit du sucre qui a connu une hausse de 34% passant ainsi de 57 DA (2008) à 67 DA (2009) puis 90 DA (2010) voire 100 DA/kg,, l'huile alimentaire avec une hausse de 9% pour passer 667 DA (2008), 535 DA (2009) et 585 DA (2010) les 5 litres, la farine a augmenté de 3% avec 42 DA (2008), 44 DA (2009) et 45 DA (2010), le lait quant à lui a vu son prix diminuer de 3% (-3%) passant de 502 DA le kilo (2008), 458 DA (2009) et enfin 446 DA (2010).