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«Stabiliser les prix par la défiscalisation des produits alimentaires de base» Mébarek Malek Serrai. Expert international et PDG d'Algeria International Consult
Publié dans El Watan le 03 - 01 - 2011


Si le climat ne s'améliore pas et le gouvernement ne prend pas les mesures adéquates pour permettre aux prix des produits alimentaires de base, qui enregistrent une tendance haussière des cours sur le marché international, de se stabiliser d'ici juin ou juillet 2011, en les défiscalisant, une inflation et une détérioration du pouvoir d'achat du consommateur conduiront à une situation «très dangereuse», provoquant ainsi «un déséquilibre alimentaire du citoyen algérien. Tel est l'avis de Mébarek Malek Serrai, expert international et PDG d'Algeria International Consult. - Les cours des matières premières alimentaires connaissent une hausse. Quelle analyse faites-vous sur cette tendance qui a marqué l'année 2010 ? Il y a une lecture à trois variantes : la crise financière mondiale a finalement perturbé et affaibli plusieurs secteurs de production agricole et agroalimentaire des plus grands pays producteurs et exportateurs de ces produits. Cette perturbation a non seulement touché et déséquilibré les supports de financement agricole, mais également influé négativement sur les apports d'intrants, les travaux agricoles, les récoltes, le conditionnement, les transports, la distribution, l'exportation, etc., résultat : les coûts de production, conjugués à une diminution des volumes et la qualité des produits, ont augmenté car les charges fixes ne pouvaient être réduites dans tous les cas de figure. Les conditions atmosphériques défavorables enregistrées et les accidents liés à la nature du climat enregistré ont sérieusement perturbé certains programmes de production et surtout causé beaucoup de dégâts et de pertes importantes de produits dans de nombreux pays producteurs, d'où la logique «de cause à effet». Sur le plan strictement financier et monétaire, les larges fluctuations des changes ont rendu les grandes bourses des produits agricoles et agroalimentaires très nerveuses, d'où l'intervention fort discrète de nombreux gouvernements pour sauvegarder leurs intérêts à la hausse des cotations et même de réguler sévèrement leurs calendriers d'exportation. Cette hausse a par conséquent sérieusement déséquilibré les budgets des pays importateurs des produits alimentaires à l'instar de l'Algérie. - Pensez-vous que les prix de ces produits de base continueront de grimper sur le marché international ? Il est difficile de cerner certaines statistiques liées aux stocks de sécurité, mais surtout les stocks de spéculation qui vont encore influencer les prix. Cependant, si la nature est plus clémente, ce qui n'est pas le cas pour le moment avec la neige, le verglas, les pluies torrentielles, les incendies..., les prix pourraient se stabiliser voire même baisser à l'aube de l'entrée des nouvelles productions de la campagne agricole 2011/2012, soit vers juin/juillet 2011. Autre inconnue qui peut provoquer de sérieuses perturbations, la chute par escalier et effet de domino des économies de certains pays tels que l'Espagne, l'Irlande, l'Italie, la France, etc. Le surendettement de l'économie américaine risque aussi de provoquer de sérieuses perturbations dans les programmes de production des grands produits (céréales, oléagineux...). - Comment se présente le marché international et son rapport avec le marché national de ces produits alimentaires de base que l'Algérie importe ? Le marché est actuellement assez spéculatif et n'obéit pas aux pratiques classiques et courantes dans les places de régulation et de cotations. Son influence est négative sur le commerce local, donc national, car nous subissons de plein fouet les effets pervers de cette spéculation et elle nous cause de lourdes pertes de nos moyens de paiement. A contrario, politiquement il est positif, car encore une fois, il nous donne un sérieux avertissement pour que nos responsables politiques accélèrent les réformes du secteur agricole, le développement rural et le secteur industriel. - Quelles sont les répercussions sur les prix de ces produits sur le marché interne, tant en matière d'inflation et de pouvoir d'achat étroitement liés ? Il y a une logique simple qui est la réduction de la production, le surcout de production, moins d'exportation, entrée en jeu de la spéculation, coût élevé à la cession à l'export ajoutés au déséquilibre financier et la perte dans la balance des paiements des pays importateurs et la facturation à la hausse sur marché local donne une hausse des paramètres de l'inflation sur les produits de consommation et l'affaiblissement du pouvoir d'achat du consommateur amenant une situation très dangereuse, à savoir un déséquilibre alimentaire du citoyen algérien. - A part les prix du lait et du blé tendre qui sont soutenus en Algérie, à quoi peut-on s'attendre dans les prochains jours sur le marché interne ? Tout dépend de la sensibilité du gouvernement et des institutions élues, à l'endroit de la détresse des citoyens et notamment les plus démunis, mais aussi aux analyses des laboratoires spécialisés quant à la stratégie à mener pour éviter toutes sortes de dérapage social lié à l'érosion du pouvoir d'achat des citoyens que nous connaissons en cette période difficile. Le gouvernement devra agir vite et intelligemment par une défiscalisation des produits concernés, une distribution volontariste plus équilibrée et une information-vulgarisation éducative des citoyens qui ont le droit de savoir et de comprendre ce que nous subissons comme effets négatifs de la crise mondiale «momentanée» du marché des produits alimentaires. - Est-ce que la problématique de la sécurité alimentaire pourrait se poser en Algérie ? Nous sommes en plein dedans dans le principe et dans les faits des statistiques, de notre niveau de production et de consommation, mais aussi de la problématique de nos ressources hydrauliques. Cependant, nous sommes très conscients à tous les niveaux de responsabilité à l'endroit des aspects liés à notre sécurité alimentaire, les programmes sont bien pensés et suffisamment appuyés financièrement, mais il me semble plutôt lent dans leur concrétisation. - Le ministre de l'Agriculture vient d'estimer la facture alimentaire à 5,2 milliards de dollars, dont une facture d'importation des céréales qui se situe entre 700 et 800 000 dollars à fin 2010. Quelle sera cette facture en 2011 si les cours des matières premières poursuivent leur progression ? Dans la situation actuelle, pratiquement incontrôlable, du marché de la spéculation, à part les chiffres de clôture de l'année 2010 qui seront proches de ce qu'a annoncé le ministre de l'Agriculture, il serait un peu hasardeux d'avancer des chiffres. Pour l'année 2011, en tout état de cause, le gouvernement est appelé à opter pour une augmentation et intensification de son aide, en dinars, en consacrant la réduction de 20% de la facture alimentaire à l'import, aux corporations spécialisées et structurées dans la production alimentaire et asseoir définitivement une option nationale contre les importations faciles et approvisionnement plus conséquent et équilibré du marché local par les produits de notre terroir. Nonobstant les réserves liées à notre pluviométrie et notre meilleur financement du secteur agricole, la facture sera de moindre niveau en 2011, il y a en effet une volonté politique affirmée de réduire les importations et surtout le gaspillage qui fait l'affaire de nos partenaires d'importation. - Il a été décidé le gel du régime tarifaire sur les contingents avec réintégration de droits de douanes sur plusieurs produits, notamment agricoles. Quelles peuvent être les conséquences sur le marché intérieur en termes de disponibilité et de prix ? Il s'agit du retour en force de l'option «nationale» pour corriger nombres d'erreurs techniques et même stratégiques, de notre commerce extérieur et les grosses pertes enregistrées dans le cadre de notre accord signé avec l'Union européenne (UE). Il y a là toute l'expression d'une meilleure protection de notre production agricole, quoiqu'elle est en plein essor, mais aussi pour donner plus de temps à notre industrie, malmenée par des volontés politiques importées sous notre regard impuissant, pour remonter son niveau et sa capacité de production également. Le problème de disponibilité ne pourrait se poser sérieusement dès lors que les opérateurs seront sensibilisés et auront compris qu'ils sont dans l'obligation de travailler dans le cadre d'une règlementation donnant l'option au national compte tenu des crises internationales répétitives qui secouent le marché national. De même que l'intervention des institutions de régulation mettrait le marché dans de meilleures conditions de résistance face aux aléas du marché international. S'agissant des prix, il n'y a aucun doute que nous aurons cette fois-ci affaire aux importateurs et distributeurs locaux qui vont tenter de faire prévaloir des niveaux de prix par rapport à la taxation de retour. Au ministère du Commerce de normaliser cette situation afin de protéger le consommateur final.

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