Situation n Devant intervenir à la suite des mesures prises et annoncées par l'Etat hier soir, la baisse des prix des produits de grande consommation n'a pas encore été appliquée. Ce matin, lors d'une virée dans les épiceries d'Alger, nous avons constaté que les prix du sucre et de l'huile de table n'ont pas encore changé. Interrogés, les commerçants disent être aujourd'hui dans la tourmente. Ils ont un ancien stock à écouler. «Je n'ai pas été informé des nouveaux prix. Mais de toute façon, j'ai un ancien stock de marchandises à écouler. Je ne veux pas vendre à perte !», nous dit un détaillant à la rue Mustapha-Ferroukhi. Il ajoutera que le sucre se vend actuellement entre 120 DA et 125 DA le kg contre 100 DA auparavant. Idem pour l'huile, dont la bonbonne a frôlé les 780 DA. «Pour votre information, nous avons acheté le bidon d'huile à 740 DA chez un grossiste à Kouba, il y a une semaine.» «La baisse des prix ne sera bien sûr pas immédiate. Après les récentes protestations, le gouvernement a pris quelques mesures. Il s'agit d'une baisse sur les charges des prix de revient du sucre et de l'huile. Nous attendons pour le moment les répercussions de ces mesures sur le marché», dira en substance un autre commerçant d'Alger-centre. «Tant qu'il n'y aura pas de baisse des prix chez les grossistes, nous préférons attendre avant de prendre une quelconque mesure», nous déclare un épicier. «La margarine a connu une légère hausse sur le marché de gros. Elle passe de 60 à 62 DA et on se demande pourquoi», s'interroge un commerçant qui vient juste de s'approvisionner chez un grossiste. Les commerçants approchés ce matin estiment qu'ils ne sont pas responsables du déclenchement des émeutes. «Nous sommes tombés dans le piège, puisque nous sommes obligés de nous aligner sur les prix appliqués par les grossistes et, bien entendu, d'avoir une petite marge bénéficiaire. «Ils ne comprennent pas que l'on s'en prenne à eux. A tel point d'ailleurs que certains ont peur d'être attaqués et s'empressent de fermer boutique très tôt.Du côté des consommateurs, si certains ont évité de répondre à nos questions, d'autres, en revanche, ont sauté sur l'occasion pour exprimer leur colère contre cette hausse, non justifiée à leurs yeux, des prix des denrées alimentaires. «La misère fait partie intégrante de notre vie quotidienne», nous dit une mère de famille.