L'année 2011 s'annonce sous le signe d'une flambée qui prend de court les ménages. Ces derniers qui se débattent encore avec les longues files d'attente pour l'achat du lait en sachet, n'étaient nullement préparés à ces augmentations de prix de produits de première nécessité. Tout porte à croire cependant que celles-ci sont appelées à durer et qu'elles toucheront même d'autres produits. Lors d'une virée dans les magasins d'Alger, nous avons constaté que les prix de certains produits ont connu une hausse vertigineuse. La bonbonne de 5 litres d'huile de table est ainsi vendue entre 750 DA et 950 DA, selon les marques, alors que la fourchette de prix ne dépassait pas 630 DA - 830 DA. Bien entendu les prix diffèrent d'un commerçant à un autre et d'un marché à l'autre. Le café a, quant à lui, atteint 130 DA le paquet de 250 g chez certains détaillants, alors qu'il ne dépassait pas les 100 DA. Idem pour le sucre qui a augmenté de 15 DA. Le sachet de 900 g qui ne dépassait pas les 110 DA est vendu à 125 DA. «Au marché de gros, le prix du sucre est fixé à 110 DA», explique un détaillant à la rue Khelifa- Boukhalfa. Du coup, chez certains cafetiers, la tasse de café est, depuis quelques jours, à 20 DA. Ce n'est pas tout ! Selon certains commerçants d'Alger, tous les produits contenant essentiellement du sucre vont enregistrer une hausse : il s'agit notamment de certains produits, tels que le yaourt, les jus, les boissons gazeuses... Les gâteaux ne dérogent pas à la règle, surtout que le prix de la farine est passé de 50 DA à 55 DA, voire 60 DA selon la marque. Le lait Candia a franchi la barre des 75 DA. De même pour le lait en poudre pour enfants, dont le prix n'arrête pas de grimper : entre 240 et 290 DA selon les marques. Cette flambée des prix n'a pas épargné non plus les œufs et les produits laitiers. L'œuf a franchi les 9 DA chez certains détaillants contre 5 DA auparavant. «Comment pourrions-nous faire face à cette situation ? Rien. Rien ne va changer chez nous. C'est pareil de toute façon depuis belle lurette», dira un homme d'un âge certain. Ce sont toujours les mêmes qui en pâtissent, à savoir les consommateurs aux faibles revenus qui en feront les frais et ce, au détriment de leur santé, bien sûr. «L'augmentation des salaires est parfaitement justifiée par cette hausse programmée», commentent certaines personnes interrogées sur le sujet. «C'est catastrophique ! Du jour au lendemain, nous sommes confrontés à une hausse de 100 DA du prix de l'huile. Ailleurs, le consommateur est avisé de ce genre de changements, même s'il s'agit d'une légère augmentation», déplore-t-on. La situation est en tout cas inquiétante. Les pouvoirs publics sont interpellés pour limiter l'anarchie quant à l'affichage des prix, mais aussi contrôler si cette augmentation est justifiée. Certains spécialistes en la matière attribuent cette augmentation à l'incertitude du marché international sous l'emprise de la spéculation. Et si les produits subventionnés par l'Etat, tels que le lait et le pain, ont été épargnés, les autres comme l'huile, le sucre, la farine, la margarine… sont appelés à connaître une augmentation graduelle variant entre 15% et 20%.