Epreuve n Les passagers du vol AH 1045 n'oublieront pas de sitôt la mésaventure qu'ils ont vécue le premier jour de l'année 2011. Alors qu'ils devaient quitter l'aéroport français de Toulouse à 12h 15, c'est aux environs de 22h que le départ s'effectue, en raison d'une panne technique survenue sur l'avion initialement programmé par Air Algérie, pour assurer le vol sur Alger. En tout, ils ont attendu plus de douze heures avant de pouvoir rentrer chez eux. «C'est le plus long voyage de ma vie franchement», affirme l'un d'entre eux, un homme d'une cinquantaine d'années environ, à sa sortie des contrôles douaniers à l'aéroport Houari-Boumediene à 23h 40. Et celui qui l'accompagne, un jeune homme d'une trentaine d'années, ajoute : «Il a raison ! Nous sommes partis de Toulouse le 1er janvier et nous arriverons chez nous le 2.» Même s'ils reconnaissent qu'aucune compagnie aérienne au monde n'est à l'abri des aléas des retards, nos interlocuteurs ne manquent pas de souligner que les passagers doivent, dans ce cas-là, être convenablement pris en charge. «Cela n'a pas été le cas pour nous !», déplorent-ils. Ce que les deux voyageurs déçus n'arrivent pas à accepter, c'est l'attitude des responsables d'Air Algérie à l'aéroport de Toulouse envers eux. «Ils nous ont menés en bateau durant toute une journée», déclare à ce propos une jeune femme, la quarantaine environ. «Ils auraient dû nous dire la vérité dès le départ pour qu'on puisse prendre nos précautions», fait remarquer un autre passager visiblement très remonté contre les responsables de la compagnie nationale, lesquels ont mal géré, selon lui, le problème. La panne qui a immobilisé l'avion d'Air Algérie est survenue, avons-nous appris de source sûre, à son atterrissage sur le tarmac à l'aéroport de Toulouse. Il s'agit d'une fuite de carburant, selon la même source. Après plusieurs tentatives de la colmater, tentatives qui se sont avérées vaines, il a été décidé de dérouter l'avion assurant le vol Marseille-Alger sur Toulouse. Pendant tout ce temps-là, les quelque 80 passagers du vol AH 1045, dont des personnes âgées, des mères de famille et des enfants en bas âge, attendaient impatiemment. Ils étaient perdus, inquiets et énervés, car ne trouvant pas de réponses aux questions qu'ils se posaient. En l'absence d'informations fiables, chacun y allait de sa thèse. «Le vol sera annulé», pronostiquaient les uns. «Ils vont nous rembourser», prédisaient les autres. «Nous serons hébergés dans un hôtel jusqu'à demain», conjecturaient d'autres encore. Sans cesse interpellé, le chef d'escale d'Air Algérie à l'aéroport de Toulouse finit par lâcher aux environs de 14h 15 : «On va procéder à un second essai et si cela ne donne rien, nous allons demander à ce que l'avion assurant le vol Marseille-Alger soit dérouté sur Toulouse.» Une heure plus tard environ, une préposée à l'information de l'aéroport toulousain annonce officiellement le report du vol pour 18 heures. Mais à l'heure indiquée, point d'avion à destination d'Alger et point de… responsables d'Air Algérie.