Influences n Klami est un album authentique, un vrai et pur moment d'émotion et de jouissance musicale. On peut définir Djazia Satour comme un mélange harmonieux des genres. Elle puise son inspiration musicale dans des répertoires multiples, à l'instar de l'opéra et d'autres influences musicales, qu'elles soient occidentales ou orientales, voire locales, celles de son environnement immédiat, à l'exemple du chaâbi. Sa capacité artistique réside dans la manière d'exercer une ouïe fine et attentive aux différents airs, accents et sonorités. Tout cela, elle le dit et le chante dans son premier album : Klami. Cet opus se présente comme un melting-pot de blues et de tonalités maghrébines, un répertoire musical coloré, chargé d'émotion et qui, à forte charge sentimentale, fait étonnamment ressurgir ses premières amours, son identité musicale. Djazia Satour s'appuie d'ailleurs autant sur des mélodies du terroir (elle se réapproprie des rythmes traditionnels maghrébins dans Temet Liyam entre autres) que sur des musiques black américaines, du blues, de la soul, du hip-hop, du groove… Dans cet opus composé de six titres, Djazia Satour – une Algérienne, qui s'est installée en France dans les années 1990 – se fait remarquer par sa voix douce, aux accents veloutés ; une voix qui emporte les mélomanes dans un univers feutré et envoûtant, plein de volupté ou de tonalités acoustiques. Sa voix se fait entendre à travers une orchestration juste et précise (orgue, violon et bendir…) et dans des résonances retentissantes. Klami, une combinaison d'instruments, et en conséquence une mosaïque de sons, se présente comme un essai musical, une expérience menée sur les sonorités, expérience par laquelle en créant une fusion qui s'harmonise sur un ton savoureux avec son origine algérienne, explore de nouveaux horizons musicaux. Cet album est le résultat d'un travail de recherche, un travail qui s'est imposé à elle. Djazia Satour, formée à l'école du chaâbi, bercée autant par Bizet que par les Beatles, et ayant chanté dans diverses formations dont Gnawa Diffusion ou MIG, cherche à rendre compte d'une réalité (musicale), la sienne, c'est-à-dire s'affirmer. Ce travail se présente comme la confirmation de Djazia Satour en tant qu'artiste, et ce, par la parole (elle chante en arabe et en anglais) comme par la musique. Par cette création, Djazia Satour se révèle comme une artiste originale, une artiste qui, à travers un univers musical qui lui est propre, se confirme comme telle. Autrement dit, Klami se veut un album authentique, un vrai et un pur moment d'émotion et de jouissance musicale, une euphorie tout en sonorités ; d'une chanson à l'autre, Djazia Satour déploie avec autant d'énergie que de sensibilité, et dans une association accorte toute une gamme de mélodies saisissantes et émouvantes.