«Il ne sera plus toléré que des communes qui ne fournissent pas d'effort de développement bloquent et handicapent toute la wilaya.» C'est par ces propos que le wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouazghi, a annoncé hier que l'Administration procédera au classement des APC selon 5 indicateurs qui sont le logement rural, l'exécution du programme FCCL, du programme constructions scolaires, consommation des PCD et des programmes inscrits sur budget de wilaya, afin de créer une concurrence et un esprit de compétition entre les communes et booster ainsi le programme de développement de la wilaya. Le premier responsable de l'exécutif, qui a réuni hier les présidents d'APC pour débattre de l'avancement du programme d'aide à l'habitat rural fera constater que l'effort n'est pas le même au niveau des 67 communes de la wilaya. Si Béni Zmenzer se classe en tête de liste avec un taux de réalisation de 99,21%, Akbil est au bas de l'échelle avec seulement 45%. Le wali ajoute que des programmes qui tardent à être réalisés dans une commune feront l'objet d'une délocalisation vers celles qui enregistrent les meilleurs taux de consommation. «Nous allons donner plus de projets aux communes qui avancent pour consommer les programmes inscrits au profit de la wilaya et pouvoir ainsi demander des quotas complémentaires», expliquera-t-il. Même la répartition des PCD pourra être revu à en juger par les propos du wali qui se demandera pourquoi donner la même cagnotte à toutes les APC. Et pour renforcer la concurrence, le wali dira que la population saura, grâce à ce classement, les élus qui œuvrent concrètement pour le développement de leurs communes. Durant les débats, les présidents d'APC ont incriminé l'administration. Ainsi, en matière d'habitat rural, secteur qui a été débattu hier, ils diront que leur mission s'arrête à la transmission des décisions à la daïra. Selon les intervenants, le retard se situe au niveau des daïras, de la Caisse nationale du logement (CNL) et de la Direction du logement et des équipements publics (DLEP). Le wali fera tout de même remarquer que l'administration est la même et les communes n'avancent pas au même rythme. Le maire de Béni-Douala, classée parmi les premières communes, dira que les résultats enregistrés par sa commune sont le fruit d'une méthode de travail consistant en la mise en place d'une commission mixte (APC, daïra, subdivision de la DLEP) qui se réunit deux fois par semaine pour traiter le dossier du logement rural. Pour sa part, le président de l'APC d'Akbil dira que le retard est dû à deux contraintes majeures qui sont d'ordre géographique (la commune est implantée dans une zone de haute montagne) et sociale (avec un taux de chômage de 60%). Le chef de l'exécutif a annoncé l'installation d'une commission présidée par lui et composée de représentants de la CNL, de la DLEP et de quatre présidents d'APC (deux issus des communes qui sont les mieux classées et les deux autres des dernières au classement), afin de se pencher sur les contraintes et y apporter des solutions.