“Si vous avez un brin d'amour pour cette ville, laissez de côté vos petites querelles politiques. Mettez-vous au travail pour le reste de votre mandat ; faites-le si vous avez de l'amour pour votre commune”. Cet appel du cœur a été lancé par le wali de Tizi Ouzou à l'adresse des élus de l'APC. À la faveur d'une réunion de concertation qui a regroupé, le 24 novembre, le chef de daïra de Tizi Ouzou, les élus APC et APW, les membres de l'exécutif de wilaya, et qui avait pour objet de trouver les voies et moyens d'améliorer les choses en matière de développement local dans une commune censée être la vitrine de la région, le premier magistrat de la wilaya s'est départi des usages protocolaires pour aborder les problèmes terre à terre. Pour le wali, Abdelkader Bouazghi, cette rencontre est une première d'une longue série de réunions qui seront consacrées mensuellement à la commune de Tizi Ouzou. L'intérêt des autorités s'explique par l'état de clochardisation de la ville. Une situation qui interpelle tous les responsables à tous les niveaux, à commencer par le chef de l'exécutif qui se dit, d'ailleurs, interpellé plus que jamais. Ne voulant accabler personne, M. Bouazghi se dit conscient des enjeux en place ; d'où, d'après lui, la nécessité d'agir en toute urgence pour rendre ses lettres de noblesse à un chef-lieu de wilaya qu'on bombardait, il n'y a pas longtemps, du sobriquet de “petite Suisse”. “J'espère que ce cadre de concertation vous permettra de trouver les moyens d'améliorer la situation. Je ne veux pas imposer de méthode de travail, à vous de trouver une démarche à adopter. Dites-vous seulement que nous sommes dans une logique de guerre contre la situation de clochardisation dans laquelle se trouve la ville de Tizi Ouzou”, a déclaré le wali. M. Bouazghi compte mettre à contribution tous les services concernés de l'administration dans cette démarche qui signe l'acte de naissance du renouveau tiziouzouien. Mais en aucun cas, l'administration ne va se substituer aux élus, rassure l'intervenant. Prenant la parole lors des débats, le président de l'APW, Mahfoud Belabbas, a plaidé pour une gestion concertée et collective des affaires de la cité. “Nous ne sommes pas là pour faire le procès de quiconque, mais plutôt faire des propositions pour sortir la ville de Tizi Ouzou de ce marasme”, affirme-t-il, non sans rappeler que les élus de l'APW, préoccupés par la situation invivable du chef-lieu, avaient déjà tiré la sonnette d'alarme. L'élu du RCD dit militer pour une ville propre, chaleureuse et accueillante. Le maire de Tizi Ouzou, Naguib Kolli, a plaidé pour un partenariat entre élus et administration de wilaya. “Sans votre implication, rien ne se fera”, a-t-il dit aux membres de l'exécutif. M. Kolli s'est plaint auprès du wali du marché informel qui a défiguré la ville des Genêts, dont les trottoirs sont squattés impunément sans que la force publique n'intervienne. Pourtant, un simple arrêté interdisant l'occupation de la voie publique aurait suffi.