A Tunis, des unités anti-émeute de la police ont étroitement encadré hier une manifestation de quelque 2 000 personnes, dont des islamistes, dans le centre-ville, mais ne sont pas intervenus pour les disperser. La police a fait preuve hier d'une retenue exemplaire, contrairement à la veille où elle avait dispersé violemment une manifestation. «Nous voulons un nouveau Parlement, une nouvelle Constitution et une nouvelle République», ont scandé les manifestants, qui s'en sont pris au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Ben Ali. «RCD out», proclamait une banderole. Des manifestations identiques ont rassemblé des milliers de personnes en province, notamment à Sidi Bouzid, Regueb, Kasserine, et Thala. Ces localités, dans le centre du pays, ont été au cœur de la «Révolution de jasmin» qui, en un mois d'émeutes populaires, a balayé le régime autocratique de Ben Ali.