Résumé de la 6e partie n En occupant le château que l'on disait maudit, Frère La Joie arrive à enfermer dans sa besace, les neuf diables qui y faisaient régner la terreur... «Non, répondit-il, j'ai l'habitude de voyager et je ne souhaite pas m'arrêter.» Et Frère La Joie s'en alla. Chemin faisant, il trouva une forge, il posa sa besace où se trouvaient les neuf diables, sur l'enclume et pria le forgeron et ses compagnons de frapper. Ils assenèrent de toutes leurs forces, des coups de leurs gros marteaux si bien que des diables des plaintes terribles montèrent. Lorsqu'il ouvrit la besace, huit étaient morts mais l'un, qui s'était réfugié dans un pli était encore en vie, se faufila à l'extérieur et partit se réfugier dans les enfers. Là-dessus, Frère La Joie voyagea encore longtemps dans le vaste monde et comme on le sait, pouvait en raconter beaucoup. Enfin, atteint par l'âge, il pensa à ses derniers jours et se rendit chez un émigrant qui était connu pour être un brave homme et lui dit : «Je suis fatigué de voyager et j'aspire à être appelé aux cieux !» L'émigrant lui répondit : «Il y a deux façons de partir, une est aisée et agréable et mène aux enfers l'autre est étroite et rébarbative et mène aux cieux.» «Je serais fou, pensa Frère La Joie, de devoir prendre le chemin étroit et rébarbatif.» Puis il se mit en route et prit le chemin large et agréable qui le mena vers une large porte noire ; c'était la porte des enfers. Frère La Joie frappa, le garde jeta un coup d'œil afin de voir qui venait. Et alors qu'il vit Frère La Joie, il prit peur car il était le neuvième diable, qu'il avait enfermé dans sa besace et qui en était ressorti avec des cocardes. Sur ce, il s'enfuit après avoir tiré le verrou et couru auprès du patron des diables et lui déclara : «Il y a dehors un type avec une besace et qui voudrait entrer, mais il faut par la force l'en empêcher, sinon il mettra tout l'enfer dans cette besace. Il m'a fait marteler, là-dedans, de façon répugnante.» Il fut alors dit à Frère La Joie qu'il ne pouvait pas entrer. «S'ils ne veulent pas de moi ici, pensa-t-il, je veux savoir si je ne pourrais pas trouver aux cieux une solution, car il faut bien que je repose quelque part.» Il fit donc demi-tour et s'éloigna jusqu'à la porte des cieux à laquelle il frappa. Le très Saint Pierre était assis près de la porte car il était le gardien des lieux : Frère La Joie le reconnu et pensa : «ici au moins je retrouve un vieux camarade, et cela ira mieux.» Mais le très Saint Pierre annonça : «Je crois bien que tu veux te rendre aux cieux ! Laisse-moi entrer, Frère, je dois bien aller quelque part ; s'il m'avait pris aux enfers, je ne serais pas venu ici !» — Non, répliqua le très Saint Pierre, tu n'entreras pas. — Alors si tu ne me laisses pas entrer, reprends ta besace : car je ne veux plus rien avoir de toi, dit Frère La Joie. — Donne-la donc, dit le très Saint Pierre. Il tendit sa besace, au très Saint Pierre, à travers les grilles des cieux qui s'en saisit et la suspendit près de son fauteuil. Alors Frère La Joie commanda : «Maintenant, je veux entrer dans ma besace !» Et hop là, le voilà transporté dedans. Il est maintenant aux cieux et le très Saint Pierre a dû le laisser dedans.