Résumé de la 4e partie n Après sa séparation avec très Saint Pierre, Frère La Joie va tenter de ressusciter la fille du roi. N'y parvenant pas, très Saint Pierre vient à sa rescousse... «Cher frère, j'ai fait du mieux que j'ai pu !» répondit-il. «Cette fois, je vais te tirer d'affaire, mais je te préviens, si tu entreprends encore une fois ce genre de chose, tu ne seras pas aussi chanceux, aussi du roi tu ne devras, en aucune façon, quelque récompense !» Là-dessus, le très Saint Pierre remit les os correctement en place, répéta trois fois : «Par la Sainte Trinité ! Défunte, lève-toi !» Alors la fille du roi se leva, belle et guérie comme avant. Puis le très Saint Pierre disparut par la fenêtre : Frère La Joie tout heureux que cela se soit si bien passé, mais dépité de ne pouvoir rien demander. «Je voudrais bien savoir, pensa-t-il, quelle mouche l'a piqué pour donner d'une main et reprendre de l'autre : c'est à n'y rien comprendre.» Puis le roi proposa au Frère La Joie, ce qu'il désirait, mais il ne devait rien prendre, aussi fit-il allusion avec malice à ce que le roi remplisse sa besace d'or, et ainsi s'en alla-t-il. Tandis qu'il sortait, debout, devant le portail, se tenait le très Saint Pierre. «Regarde, quel genre d'homme tu es ? Ne t'avais-je point interdit d'accepter quoi que ce fût et tu as là la besace pleine d'or.» «Qu'y puis-je ?» répondit Frère La Joie, «si cela a été placé là !» «Je te le dis, tu ne me la referas pas une seconde fois, sinon, il pourrait-en coûter.» «Calme, mon frère ! Ne te soucie pas, maintenant que j'ai de l'or, je n'ai plus à m'occuper de nettoyage d'ossements.» «Oui, déclara le très Saint Pierre, l'or fera long feu ! Afin que tu n'ailles plus par des chemins interdits, je vais donner le pouvoir à ta besace de faire entrer en elle tout ce que tu souhaiteras qu'il y entre. Bon vent, tu ne me reverras plus.» «Ainsi soit-il !» répondit Frère La Joie, et il pensa : «Je me réjouis que tu t'en ailles, sacré bonhomme, je ne te suivrai pas.» Du pouvoir magique de sa besace, il ne soucia plus. Frère La Joie partit avec son or, le répandant et le dilapidant comme auparavant. Et lorsqu'il n'eut plus que quatre Kreuzer de cuivre, passant devant une auberge il pensa : «L'argent doit être dépensé.» et il se fit apporter pour trois Kreuzer de cuivre, du vin et un de pain. Tandis qu'assit il buvait, lui parvint l'odeur d'une oie qu'on faisait rôtir. Frère La Joie lorgna, inspecta et vit que l'aubergiste avait mis au four deux oies. Soudain lui revint que son camarade lui avait dit que ce qu'il souhaiterait avoir dans sa besace y rentrerait. «Oh oh, ça tu dois l'essayer avec les oies !» Il sortit donc, et devant la porte déclara : «que les deux oies grillées passent de la rôtissoire dans ma besace !» Tandis qu'il le disait, il l'ouvrit et regarda à l'intérieur, elles y étaient bien. «Très bien, dit-il, je suis un type accompli !» Puis il s'en alla, emportant les bêtes rôties. Alors qu'il était en plein déjeuner, deux compagnons artisans arrivèrent en dévorant des yeux une des oies qui n'était pas encore entamée. Frère La Joie pensa «avec une, tu en as suffisamment !» et il appela les compagnons et leur dit «prenez une oie et partagez la à ma santé !» Ils le remercièrent et s'en allèrent avec vers l'auberge, commandèrent une demi-bouteille de vin et un pain, sortirent leur oie et commencèrent à manger. (à suivre...)