Résumé de la 3e partie n Pour avoir ressuscité sa fille, le roi demande à très Saint Pierre ce qu'il désire comme récompense. Très Saint Pierre refuse... «Folie !» pensa en aparté Frère La Joie, il poussa son compagnon sur le côté et lui dit : «Ne sois pas aussi stupide, si tu ne veux rien, j'en veux bien une récompense.» Mais le très Saint Pierre ne voulait rien recevoir ; alors le roi vit que l'autre voulait bien être récompensé, et fit en sorte que son chancelier lui remplisse sa besace d'or. Là-dessus, ils partirent vers d'autres contrées, et alors qu'ils approchaient d'une forêt, le très Saint Pierre s'adressa au Frère La Joie : «Maintenant, partageons l'or !» «Oui, répondit-il, faisons-le.» Alors le très Saint Pierre partagea l'or en trois parties. Frère La Joie pensa : «Mais quelle mouche le pique donc ! faire trois parts alors que nous ne sommes que deux !» Mais le très Saint Pierre déclara : «Je l'ai assez partagé, une part pour moi, une part pour toi et une part pour celui qui a mangé le cœur de l'agneau. Oh, cela, je l'ai mangé, dit Frère La Joie en enfouissant la part d'or, fais-moi confiance !» Comment cela peut-il être possible ? questionna le très Saint Pierre, «un agneau n'a pas de cœur ! et quoi, frère, que crois-tu, un agneau a un cœur comme n'importe quel animal, pourquoi n'en serait-il pas ainsi ?» «soit, répondit le très Saint Pierre, garde l'or pour toi seul, mais je ne veux plus rester en ta compagnie et je veux continuer mon chemin seul Comme tu veux, mon frère, répondit Frère La Joie, bon vent !» Le très Saint Pierre prit un autre chemin, mais Frère La Joie pensait : «Très bien, qu'il se retire, mais il est quand même un merveilleux guérisseur !» Maintenant il disposait d'assez d'argent, mais ne sachant pas comment le gérer, il fit de mauvaises affaires fit de nombreux dons si bien qu'il se retrouva un beau jour de nouveau sans le sou. Il arriva alors dans un pays, où il entendit que la fille du roi était récemment décédée. «Cela, pensa-t-il, peut devenir intéressant, je pourrais la faire revivre et me faire récompenser.» Il alla donc chez le roi et lui proposa de ressusciter la défunte. Le roi avait déjà entendu qu'un soldat vagabondait et ressuscitait les défunts et pensa que Frère La Joie pouvait être ce soldat. Il questionna ses conseillers qui lui déclarèrent qu'il n'avait plus rien à perdre puisque sa fille était déjà morte. Alors Frère La Joie fit apporter un baquet d'eau, qu'il déposa sur le feu, demanda que tous sortent de la pièce, découpa le cadavre aux articulations et jeta les morceaux dans l'eau comme l'avait fait le Très Saint Pierre. L'eau commençait à bouillir, les chairs se détachaient des os, il ôta alors les ossements et les plaça sur la table ; mais ne sachant pas dans quel ordre les disposer, il les disposa en dépit du bon sens. Puis il se dressa devant son arrangement et déclama ; «Au nom de la Sainte Trinité, défunte, lève toi !» qu'il répéta trois fois, mais à chaque fois en vain. «Lève-toi donc, bougresse, cria-t-il, sinon tu vas passer un mauvais quart d'heure A peine eut-il dit cela, que le Très Saint Pierre pénétra par la fenêtre dans sa précédente tenue de soldat libéré en déclarant : «Mécréant, que fais-tu donc là, comment la morte peut-elle ressusciter de la façon dont tu lui as rassemblé les ossements ?» (à suivre...)