Résumé de la 1re partie n Après avoir dépensé jusqu'à son dernier Kreuzer, frère La Joie rencontre le très Saint Pierre qui décide de l'accompagner... «Que devons-nous vous donner ?». Le très Saint Pierre ne voulut rien prendre et plus les paysans le priaient et plus il protestait. Le frère La Joie s'adressa alors au très Saint Pierre et lui dit, «Prends enfin quelque chose, nous sommes dans le besoin !» Enfin la paysanne lui apporta un agneau et déclara au très Saint Pierre qu'il devait accepter, mais il refusait toujours. Alors frère La Joie le poussa sur le côté et lui dit : «Prends-le donc ! sacré diable, nous en avons besoin !» Le très Saint Pierre déclara enfin «oui, l'agneau je veux bien le prendre, mais je ne le porterai pas : si tu le veux tu le porteras !» «Ce n'est pas un problème !» répondit le frère La Joie. «Je veux bien le porter !» et il le prit sur ses épaules. Ils partirent donc et parvinrent à une forêt, là l'agneau était devenu lourd aux épaules de frère La Joie, mais il était affamé. Il s'adressa au très Saint Pierre, «regarde, c'est une belle place, nous pouvons cuire l'agneau et le consommer.» «Cela me convient !» répondit le très Saint Pierre, «mais je ne n'y connais pas en cuisine : veux-tu cuisiner, voici une marmite, je voudrais en attendant qu'il soit prêt à vaquer alentour. Mais tu ne dois pas commencer à manger avant que je sois de retour ; je reviendrai quand il sera temps. «Va, dit le frère La Joie, je m'y entends en cuisine, je m'en occuperai !» Alors le très Saint Pierre s'éloigna, tandis que le frère La Joie abattait l'agneau et préparait le feu, il jeta la viande dans la marmite et la mit à cuire. L'agneau fut cuit mais l'apôtre n'était toujours pas revenu, le frère La Joie ouvrit la marmite et en retira le cœur. «Ce doit être le meilleur !» déclara-t-il et il le goûta puis finalement il le mangea entièrement. Enfin le très Saint Pierre revint et lui dit : «Tu peux manger tout l'agneau seul, je n'en désire que le cœur.» Le frère La Joie, prit une fourchette et un couteau et chercha soigneusement parmi les morceaux de viande ; ne pouvant trouver le cœur il déclara brutalement : «Il n'y en a pas !» «Bien, et où peut-il bien être ?» demanda l'apôtre. «Je n'en sais absolument rien !» répondit le frère La Joie «mais regardez, quels fous nous sommes, nous cherchons le cœur d'un agneau et il ne nous vient pas à l'idée qu'un agneau n'a pas de cœur !» «Oui !» s'exclama le très Saint Pierre, «c'est tout nouveau, chaque animal a un cœur, et pourquoi diable un agneau n'aurait pas de cœur ?» «Non, certainement, frère, un agneau n'a pas de cœur, tu vas t'en rendre compte, il n'en a sérieusement pas.» «C'est bon !» rétorqua le très Saint Pierre, «s'il n'y a pas de cœur, je ne veux pas d'agneau, et tu peux le manger seul !» «Tout ce que je ne pourrai pas avaler, je le mets dans ma besace» se dit le frère La Joie, puis il mangea la moitié de l'agneau et rangea le reste dans sa besace. Ils reprirent leur route. Le très Saint Pierre s'arrangea pour qu'ils eussent à traverser un torrent tumultueux. (à suivre...)