Le 16e Sommet de l'Union africaine s'est ouvert ce dimanche à Addis-Abeba et sera consacré, d'ici demain, à relancer les efforts pour la résolution de la crise ivoirienne, tout en célébrant l'avènement attendu d'un nouvel Etat, le Sud-Soudan. «Je déclare ouverte la 16e session ordinaire de l'Assemblée de l'Union africaine», a déclaré le président en exercice de l'organisation, le malawite Bingu wa Mutharika, devant une trentaine de chefs d'Etat. Les réunions préparatoires se sont multipliées vendredi et hier, samedi, pour déminer le terrain sur la Côte d'Ivoire, et permettre aux chefs d'Etat membres de l'UA de parler d'une seule voix pour résoudre l'imbroglio né du scrutin présidentiel contesté du 28 novembre. L'UA va mettre en place un panel de cinq chefs d'Etat représentant les différentes régions du continent, chargé de présenter d'ici un mois des décisions «contraignantes». Il s'agit ainsi d' «amener Alassane Ouattara à exercer la réalité du pouvoir» dans le pays «par la négociation», a déclaré samedi le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, ajoutant que son organisation considérait toujours M. Ouattara comme le vainqueur du scrutin qui l'a opposé au président sortant, Laurent Gbagbo. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, présent à Addis-Abeba, a assorti son soutien à la création de ce panel d'une série de principes pour l'encadrer. Tout en écartant fermement l'idée avancée par M. Gbagbo d'un recompte des voix, qui serait «une grave injustice», il a «appelé le président Ouattara à former un gouvernement d'union nationale». Certains pays africains, comme l'Afrique du Sud ou l'Ouganda, ont paru ces derniers jours revenir sur l'intransigeance affichée jusqu'à présent par l'UA envers M. Gbagbo, au nom de la nécessité de trouver une issue pacifique à la crise. L'organisation continentale devrait également se féliciter du bon déroulement du référendum d'autodétermination par lequel le Sud-Soudan s'est prononcé à 98,83%, selon des résultats préliminaires complets annoncés ce dimanche, en faveur de l'indépendance qui doit être proclamée en juillet. Le président soudanais, Omar el-Béchir, et le premier vice-président, Salva Kiir, chef du Sud-Soudan, sont présents à Addis-Abeba.