Plaidoirie Partout où il est passé, Benflis a évoqué les 100 engagements de son programme. Reste sa marge de man?uvre pour les réaliser s?il est élu. C?est de bonne guerre électorale, Ali Benflis a exploité, à fond, toutes les erreurs de gestion politique et économique de son principal adversaire, le président-candidat, Abdelaziz Bouteflika, lors des trois meetings qu?il a animés, hier, à Guelma, Oum El-Bouaghi et Khenchela. En fin connaisseur des réflexes culturels des localités qu?il a visitées tout au long de son itinéraire de campagne, le patron du FLN a usé, pour ne pas dire joué, sur les fibres nationalistes, morales et même religieuses des habitants de la région pour faire passer son message politique et son programme électoral. Ainsi, à Guelma, l?ex-Chef du gouvernement a entamé sa journée d?abord par un recueillement très symbolique pour les habitants de la ville : la stèle de Houari Boumediene. Magasins, échoppes et marché des fruits et légumes ont suivi, endroits que que le candidat du FLN a tenu à visiter à pied, histoire de prendre le pouls des intentions de vote de la population. Quant aux meetings électoraux proprement dits, il faut dire qu?ils commencent à être identiques d?une ville à l?autre, même si Ali Benflis leur ajoute parfois des touches différentes pour être prêt du terroir de chaque localité visitée. Ce qui a fait qu?autant à Guelma, qu?à Oum El-Bouaghi ou encore à Khenchela, le patron du FLN, l?ex-avocat qu?il fut s?est, à chaque fois, transformé en «médecin» se disant au chevet d?un «grand malade» qu?est l?Algérie. «Diagnostic» à l?appui et «remèdes» en main, Ali Benflis a, à chaque fois qu?il a présenté son programme à son auditoire, structuré ses interventions autour de trois principaux thèmes. La démocratie qu?il faut remettre sur le droit chemin, les pannes de l?économie nationale qu?il faut réparer et le tissu social qu?il faut préserver des maux qui le rongent depuis des années. Concrètement, cela veut dire que si le candidat du FLN était élu président il réaliserait (il s?y est engagé par écrit) ses 100 engagements. Parmi ces promesses électorales, on a un projet de loi «sur les partis politiques qui permet le droit de recours aux dirigeants des nouveaux partis au cas où ceux-ci ne seraient pas agréés» une réforme de la justice afin qu?elle soit «vraiment indépendante» et même une loi sur la neutralité de l?administration protégeant commis et fonctionnaires de l?Etat des pressions politiques. Sur le plan économique, les engagements de Benflis sont désormais connus : création d?entreprises, 1 500 PME par an, mise à niveau pour 1 000 autres entreprises, banques spécialisées dans le microcrédit, allocation chômage, renforcement du dispositif relatif au filet social, etc. Tout cela représente ce que Ali Benflis appelle «le projet national rénové» qui rendra, selon lui, «l?espoir au peuple algérien».