Il a obtenu un soutien de taille en la personne du milliardaire Mehri. Le candidat Ali Benflis a mis l'accent, au deuxième jour de sa campagne électorale qui l'a mené successivement, depuis jeudi dernier, de Bouira à Tamanrasset en passant par Ouargla, sur la nécessité de faire barrage à la fraude et de veiller scrupuleusement à la bonne tenue de l'élection présidentielle. A Ouargla où il a animé, hier matin, un meeting à la salle Sedrata, le candidat n'a pas raté l'occasion de revenir sur les derniers événements qui ont secoué cette région. «Je sais ce qui s'est passé ici. Les événements sont le produit d'un pourrissement de la situation. J'ai étudié cette question et j'ai trouvé que le point le plus important est celui relatif à l'emploi. Je m'emploierai, si je suis élu, à augmenter considérablement le quota en faveur des gens du Sud.» La salle, pleine à craquer, l'interrompait à plusieurs reprises pour crier son désarroi. «Le travail ! Le travail !», scandait-elle. Aux jeunes de la région, Benflis s'est dit prêt à prendre en charge leur plate-forme. Le phénomène de la remontée des eaux a été soulevé et dans ce cadre, il a annoncé qu'il mettra en place un fonds de péréquation destiné aux habitants du Sud pour, dira-t-il, faire face aux problèmes que les citoyens éprouvent dans le paiement de la facture liée à l'électricité. A la fin de son meeting, il a procédé de la même manière qu'à Bouira et Tamanrasset. Il a fait lever toute l'assistance pour lui demander ensuite de promettre, tout en restant debout de s'engager à veiller sur les urnes et à voter massivement. Dans la matinée de jeudi dernier, première étape de son périple électoral, Ali Benflis l'a débuté par Bouira la frondeuse. Nombre d'observateurs qui ont parié sur un éventuel empêchement par le mouvement des archs en ont eu pour leurs frais. Devant une assistance toute acquise, Ali Benflis a tenu son meeting dans la salle de cinéma Errich. La question de la crise de Kabylie a pris une part importante. Il a lancé, en direction des responsables du mouvement, cette phrase qui en dit long sur sa ténacité et sa disponibilité à venir à bout de cette plaie. «Je dresserai une tente s'il le faut, et je ne partirai de la Kabylie qu'après solution du problème.» Benflis a également répondu à Ouyahia, lequel a menacé, lors de sa dernière conférence de presse, de faire appel aux forces anti-émeutes si le candidat Benflis met à exécution son projet d'occuper la rue en cas de fraude massive: «On menace Benflis. Je lui répond que les éléments des services de sécurité soutiennent les fils de l'Algérie, au même titre d'ailleurs que ceux de l'ANP.» A Tamanrasset, il a énuméré les mêmes propos qu'il a tenus à Bouira et relatifs aux problèmes socio-économiques, la mal vie, la pauvreté et les trois grands axes de notre programme électoral. A cette wilaya, il a annoncé qu'un projet de conduite d'eau à Aïn Atay-Tamarasset long de 300 km sera réalisé. A Touggourt, le principe d'une réforme administrative qui fera de cette ville une wilaya a été prononcé par Ali Benflis. A Oued Righ, le candidat a promis de lancer des stations d'épuration pour régler le phénomène de la remontée des eaux. Dans cette localité, il a insisté sur la protection de l'enseignant par la mise en place d'un statut. Il a salué le combat des enseignants grévistes du CLA et ceux du Cnapest. Son programme électoral a été longuement abordé puisque devant tout un peuple, il a annoncé d'importantes mesures tant sur le plan politique et économique. Ali Benflis a surtout insisté sur les problèmes qui touchent la jeunesse. La politique du micro-crédit sera généralisée, le filet social renforcé et une politique de l'emploi en direction des jeunes ont été les principaux sujets auxquels il attache une importance particulière. Le problème du chômage, la pauvreté, l'absence des infrastructures de base telles les routes, les hôpitaux sont les thèmes récurrents de son discours. A Bouira, Ali Benflis a lancé un nouveau concept dans le jargon politique pour désigner la politique de Bouteflika: «La Mahgara». «L'Algérie, dit-il, est devenue une terre de la mahgara. Le président abuse de ses pouvoirs et s'attaque à tous ceux qui ne plient pas devant lui». S'adressant aux citoyens venus nombreux à ses meetings, le candidat les a exhortés à sortir de leurs maisons et d'aller massivement voter et surveiller les urnes. A El Oued, avant-dernière étape de son périple, Ali Benflis a obtenu un soutien de taille en la personne du milliardaire Mehri, lequel a mis à sa disposition une dizaine de véhicules tout-terrain.