Résumé de la 2e partie n Le fils du roi, émerveillé par la beauté de la fille sans mains, la ramène au royaume et l'épouse... On s'empara des lettres qu'il avait écrites à sa femme et on en substitua d'autres dans lesquelles on lui faisait prononcer des accusations abominables contre elle et dire qu'il fallait qu'elle fût bien coupable, puisque Dieu, au lieu d'enfants, lui avait envoyé deux monstres. On finit par persuader la jeune femme, à force de lui répéter, qu'après ces lettres il serait imprudent qu'elle attende le retour de son mari, qui serait capable de la tuer, et que le meilleur pour elle était de s'en aller. Elle se laisse persuader ; on lui donne quelque argent ; elle s'habille en paysanne et la voilà partie avec ses deux enfants dans un bissac, mais sa mutilation la rendait maladroite. Ainsi, en se penchant pour puiser de l'eau dans une fontaine, elle y laissa tomber un de ses enfants. Comment le retirer, puisqu'elle n'avait pas de mains ? Elle adressa à Dieu une courte mais fervente prière, puis elle enfonça ses deux bras, ses deux moignons, dans la fontaine pour tâcher de rattraper l'enfant. Elle le rattrapa, en effet, et, en lui ôtant ses habits mouillés, elle s'aperçut que ses deux mains avaient repoussé ; Dieu avait entendu la prière de son amour maternel et lui avait rendu les membres qu'elle avait perdus. Elle put dès lors travailler de ses mains et gagner la vie de ses deux enfants. Elle vécut ainsi douze longues années. Quand son mari revint de la guerre, sa première parole fut pour elle. Sa mère, tellement furieuse de voir que, malgré tout ce qu'on lui avait dit de sa femme, il l'aimait encore, faillit se jeter sur lui pour le battre. Il la laissa dire et demanda qu'on lui rendît sa femme. Le fait est que personne ne savait ce qu'elle était devenue. Il pensa qu'elle ne devait pas être morte, et il se mit en voyage, décidé à la retrouver en quelque endroit qu'elle se fût retirée. Il s'adressait à tout le monde pour avoir des renseignements. Il rencontra un jour un petit garçon, éveillé et intelligent, qui l'intéressa. Il lui demanda qui était sa maman. L'enfant répond que sa maman a été longtemps sans mains ; qu'il a un frère du même âge que lui et, apercevant son frère, il l'appelle. — Viens, lui dit-il, voici quelqu'un qui s'intéresse à nous et à notre mère. Le second enfant était aussi aimable et aussi intelligent que le premier. Le voyageur les interroge sur leur vie passée. Tous les renseignements coïncident, il pense bien avoir retrouvé sa famille. — Et votre mère, mes enfants, où est-elle ? Allez me la chercher bien vite. La mère, qui était à l'étage supérieur, s'empressa de descendre. Il la reconnaît tout de suite, malgré ses douze années de séparation. On s'explique, on s'embrasse, on retourne au pays, on se réinstalle au château. Réconciliation générale. Pas pour tous, cependant. La méchante mère, qui avait froidement ordonné de mettre sa fille à mort, fut enfermée dans un souterrain et dévorée par les bêtes.