Regret n Un jour, alors que Ali et Hsen sont à la chasse, ils passent devant une cabane. Ils la croient déserte et y entrent. Autrefois, il y a de cela très longtemps, un roi eut un fils né le même jour que celui d'une domestique du palais. Le prince s'appelle Ali et le fils de la domestique Hsen. Les deux garçons s'étaient pris d'amitié, dès leur plus jeune âge et, une fois adolescents, ils ne se séparaient plus. Ils s'exerçaient ensemble au jeu de l'épée et passaient leur journée à chasser. Ils avaient l'insouciance de l'âge, et le prince ne songeait guère à exercer son métier de prince. Le roi, se faisant vieux, voulait voir son fils marié. Il ne cessait de lui dire : — Mon fils, tu es grand. Il est temps, pour toi, de prendre une épouse. — Mon père, j'ai tout mon temps ! — J'ai l'intention de te confier la charge du royaume ! — Non, non, tu es notre roi ! — Je commence à vieillir ! — Tu es encore fort et nous avons besoin de ton expérience ! Et il retourne chasser avec Hsen. Le temps passe et le roi revient à la charge. — Mon fils, il est temps pour toi de te marier. Indique-moi une fille qui te plairait et je demanderai sa main ! — Pas encore, mon père ! — Il y a tellement de belles filles ! — Je ferai mon choix, plus tard ! Le temps passe et le prince ne se décide pas. Un jour, alors que Ali et Hsen sont à la chasse, ils passent devant une cabane. Ils la croient déserte et y entrent. Ils s'y mettent à l'aise. C'est alors que la porte s'ouvre brutalement. Une vieille femme, toute recroquevillée, les aperçoit et s'emporte. — Que faites-vous chez moi, vauriens ? Ali est surpris. — Grand-mère, nous pensions que la cabane était abandonnée ! Mais la vieille ne décolère pas. — Vous n'êtes que des vauriens ! Hsen se fâche. — Tais-toi, vieille sorcière, si tu savais à qui tu parles tu regretterais tes propos ! La vieille ricane. — A qui je parle ? L'un de vous aurait-il épousé El-Alia la fille aux cheveux d'or ? Ali et Hsen se regardent stupéfaits. La vieille les nargue. — Alors, vauriens, vous ne répondez pas ? Hsen, en colère, sort son épée. — Vieille sorcière, cet homme que tu insultes est prince ! La vieille se met à trembler. — Je ne savais pas…. (A suivre...)