Résumé de la 22e partie n Le roi Soleïmân-Schah, à la tête de son armée, arrive au moment où le prince Diadème va être décapité… A cette vue, le roi sentit sa raison s'envoler et cria à sa fille : «Il est en sécurité ! Aie pitié de ton père, ma fille !» A ces paroles, Sett-Donia rejeta l'épée loin d'elle et baisa la main de son père, et son père la mit au courant de la situation. Alors elle lui dit : «Je ne serai tranquille que lorsque je verrai mon amoureux !» Alors le roi se hâta, une fois Diadème revenu du hammam, de le mener chez la princesse Donia, qui se jeta à son cou ; et pendant que les deux amants s'embrassaient, le roi ferma discrètement la porte sur eux. Puis il rentra dans son palais donner les ordres nécessaires pour la réception du roi Soleïmân-Schah, à qui il se hâta de dépêcher le vizir et Aziz pour lui annoncer l'heureux état des choses, en même temps qu'il prit soin de lui envoyer, comme cadeaux, cent chevaux magnifiques, cent dromadaires de course, cent jeunes garçons, cent adolescentes, cent nègres et cent négresses. Et c'est alors seulement que le roi Schahramân, une fois ces préliminaires accomplis, sortit lui-même à la rencontre du roi Soleïmân-Schah, en prenant soin de se faire accompagner par le prince Diadème ; et, suivis d'une suite nombreuse, ils sortirent tous deux de la ville. Et, en les voyant s'approcher, le roi Soleïmân-Schah vint également au-devant d'eux et s'écria : «Louange à Allah qui a fait parvenir mon fils à ses fins !» Puis les deux rois s'embrassèrent affectueusement ; et Diadème se jeta au cou de son père en pleurant de joie, et son père également. Puis on se mit à manger, à boire et à causer dans le bonheur le plus parfait. Et, cela fait, on fit venir les kâdis et les témoins et, séance tenante, on écrivit le contrat de mariage de Diadème et de Sett-Donia. Puis on fit, à cette occasion, de grandes largesses aux soldats et au peuple et, pendant quarante jours et quarante nuits, la ville fut décorée et illuminée. Et c'est au milieu de toute la joie et de toutes les fêtes que Diadème et Donia purent désormais s'entr'aimer tout à leur aise, à la limite extrême de l'amour ! Mais aussi Diadème se garda-t-il bien d'oublier les bons services de son ami Aziz ; car, après avoir envoyé tout un convoi avec Aziz pour chercher la mère d'Aziz, qui le pleurait depuis longtemps, il ne voulut plus se séparer de lui. Et après la mort du roi Soleïmân-Schah, comme Diadème était devenu, à son tour, roi de la Ville-Verte et des montagnes d'Ispahân, il nomma Aziz grand vizir ; puis il nomma le vieux gardien intendant général du royaume, et le cheikh du souk, chef général de toutes les corporations. Et ils vécurent tous dans le bonheur, jusqu'à la mort, seule calamité sans remède ! Lorsqu'il eut fini de raconter cette histoire d'Aziz et d'Aziza et celle de Diadème et Donia, le vizir Dandân demanda la permission au roi Daoul'makân de boire un verre de sirop à la rose. Et le roi Daoul'makân s'écria : «O mon vizir, y a-t-il quelqu'un sur terre aussi digne que toi de tenir compagnie aux princes et aux rois ! En vérité, cette histoire m'a ravi extrêmement, tant elle est délicieuse et agréable à écouter !» Et le roi Daoul'makân donna à son vizir la plus belle robe d'honneur du trésor royal. Mais pour ce qui est du siège de Constantinia... A ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et se tut discrètement. Le soir venu, elle dit : Mais pour ce qui est du siège de Constantinia, il y avait déjà quatre ans qu'il traînait en longueur, sans résultat décisif ; et les soldats et les chefs commençaient à souffrir vivement d'être loin de leurs parents et de leurs amis ; et la rébellion était imminente. (à suivre...)