Projet n En l'absence d'une ligue professionnelle, capable de prendre en charge leurs problèmes et garantir un sérieux accompagnement, les présidents de clubs de Ligues 1 et 2 sont décidés de créer une association pour défendre leurs intérêts. C'est mercredi, 2 mars 2011, que les présidents de clubs de Ligues 1 et 2 professionnelles vont se réunir de nouveau, après leur conclave de la semaine dernière, pour passer à l'acte en créant une association qui prendrait en charge leurs problèmes – une force de propositions et d'opposition, pour reprendre les termes qui les motivent – et faire face à une situation complexe et problématique au lendemain du lancement de la professionnalisation du football algérien depuis le mois d'août dernier. Quelques mois seulement ont suffi pour que les acteurs de la balle ronde, et plus particulièrement les responsables de clubs, se rendent compte que le saut fait cette saison a été prématuré, même si la CAF et la FIFA ont félicité l'Algérie pour avoir mis en place le professionnalisme à partir de l'exercice 2010/2011 et ne pas attendre 2012, ultime échéance arrêtée par l'instance internationale. Dans l'esprit et la démarche de Mohamed Raouraoua et des pouvoirs publics, il faut mettre en place le professionnalisme et inciter les clubs à se démener pour créer les Sociétés sportives par actions (SSPA) et attirer les investisseurs aux capitaux, qu'ils soient opérateurs privés ou publics, en attendant la mise en place progressive des dispositions et procédures qu'engagera l'Etat pour accompagner le processus. Rappelons que lors de la réunion du 21 février à l'hôtel Mercure d'Alger, le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) était représenté par Bouamra Saïd qui a remis un document aux présidents de clubs portant sur le dispositif mis en œuvre par les pouvoirs publics dans le cadre du professionnalisme tout en les invitant à se prononcer ou à saisir la tutelle sur les problèmes auxquels ils feront face. Evidemment, le point de blocage dans cette démarche demeure le nerf de la guerre puisque les clubs revendiquent les 100 millions de dinars que l'Etat a promis pour leur permettre de fonctionner, en plus des autres avantages que sont les assiettes de terrain afin d'ériger leurs centres de formation et de regroupement, la prise en charge de l'encadrement, des jeunes catégories, des déplacements et autres équipements. Les présidents de clubs, confrontés pour leur majorité à l'amère réalité du terrain, s'impatientent et ne voient rien venir de la part des pouvoirs publics en raison des lenteurs procédurales et bureaucratiques, le manque de visibilité et la confusion qui règne dans l'environnement footballistique. Pis encore, même l'ouverture du capital de plusieurs clubs n'a pas suscité l'intérêt des repreneurs ou des investisseurs, à l'image de la société Blacks Eagles de l'Entente de Sétif, annoncée pourtant en grande pomps, qui est sur le point de faire faillite, ou bien d'un Mouloudia d'Alger qui depuis qu'il a été remis aux dirigeants «civils», en 2001, il est plus géré par la rue et par des «ignares» et soumis à des querelles intestines qu'à une gestion digne d'un grand club au standing continental. La guéguerre qu'entretiennent les différentes parties (le feuilleton Amrous - Zedek), les démissions successives des responsables de la SSPA (Bouharoua, puis Gaceb tout récemment) sont des signes qui ne trompent pas sur la déliquescence qui règne au sein du Doyen et ne sont pas annonciatrices de lendemains qui chantent. Dépassés par les événements ou braqués sur d'autres centres d'intérêts (équipes nationales, compétitions majeures, élection de Raouraoua…), les instances du football laissent faire et ne donnent pas l'impression, jusqu'à maintenant, d'être impliquées de façon effective dans ce processus de professionnalisation de la balle ronde qui balbutie toujours. Ce qui est certain, c'est que Raouraoua a du boulot et il a intérêt à se décarcasser.